5ème dimanche de Pâques
Chers fils et filles de la paroisse Saint Marc de Nagrin,
Que la joie et la paix du Christ ressuscité soient toujours avec vous…
Jeme réjouis d’être parmi vous ce matin, pour la célébration de votre première fête patronale. Votre paroisse et sous le patronage de saint Marc l’évangéliste. Bonne fête à vous, Ne y Taabo…. Et que par la prière de Saint Marc, Dieu vous comble de ses bienfaits et vous donne de construire cette paroisse dans l’unité et dans l’amour…
Fils et filles de Nagrin, j’aimerais vous posez une question, connaissez-vous saint Marc ? saint Mars c’est qui ?...et qu’a t’il fait ?.......
Ce qu’on peut retenir de saint marc, c’est qu’il était un disciple de saint Pierre. C’est lui qui a écrit le deuxième évangile. Dans les actes des apôtres et les lettres de saint Paul et de saint Pierreou on parle de lui, on peut retenir : son esprit d’humilité, de service et de collaboration.
1. L’humilité
Dans nos rapports les uns avec les autres, soyons humbles. C’est dans l’humilité que nous allons apprendre et recevoir des autres.
2. Le service
Saint Marc n’a jamais voulu occuper la première place. Il s’est plutôt montré comme serviteur, comme aide et soutien des apôtres. Prenons son exemple et cultivons l’esprit du service dans notre communauté. Dans une nouvelle paroisse comme Nagrin, l’engagement, le service gratuit sont fondamentaux pour l’édification de l’Eglise. Je vous félicite déjà pour votre engagement et votre dynamisme. Je vous exhorte à garder ce dynamisme et j’invite tous ceux qui sont toujours en marge, à se mettre dans la danse. Selon vos compétences ou vos dispositions, engagez-vous et donner vos contributions pour la bonne marche des différents projets de la paroisse.
3. La collaboration
Saint Marc a été un grand collaborateur de Barnabé, Paul et Pierre. Il a su durant sa vie et son ministère travailler, main dans la main avec eux. C’est dans ce rôle qu’il a pu écouter, recueillir la catéchèse de Pierre et composé son Evangile. Son exemple est à imiter dans notre dynamique de travail au sein de nos différentes communautés. En ces derniers temps, l’Eglise, à travers le Saint Père, nous invite à collaboration et à marcher ensemble dans la synodalité. C’est un nouveau style de vie que nous devons incarner où prêtres et laïcs s’écoutent mutuellement et se partagent les responsabilités. C’est donc dire que c’est mains dans la main que vous allez construire votre paroisse.
Je vous exhorte fortement à incarner ces qualités de saint Marc à savoir d’humilité, le service et la collaboration. Que Saint Marc nous y aide.
Demeurer : méditation de l’évangile
En ce 5ème dimanche de Pâques, Jésus utilise dans l’évangile une métaphore (la vigne) pour nous révéler son identité et nous inviter à nous attacher à lui. « Je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu'on a jeté dehors, et qui se dessèche. »
La métaphore de la vigne et de ses sarments utilisée par Jésus est simple et claire. Elle est expérimentable par chacun de nous : il suffit de couper une branche de n’importe quel arbre. Détachée du tronc et privée de la sève nourricière, elle se dessèche inexorablement en peu de temps. La leçon qui se dégage est donc claire : pour vivre, il faut rester attaché, collé, branché à la source.
Transposée sur le plan humain et spirituel, la métaphore donnée par Jésus, indique le secret de la vie et de la fécondité de toute vie spirituelle et humaine. Pour vivre et porter du fruit, il faut demeurer dans le Seigneur.
Ce terme « demeurer » exprime d’abord l’attitude fondamentale qui implique une communion réciproque entre Dieu et l’homme. Il évoque l’idée de l’union et de communion de vie qui doit exister entre le chrétien et Jésus. Il y a donc un double mouvement dans le « demeurer » : celui de l’homme qui demeure ancré en Dieu, attaché à lui, et celui de Dieu qui habite au tréfonds de son cœur. Le résultat de ce double mouvement n’est pas une fusion, ou une confusion, ou un mélange entre l’homme et Dieu mais une harmonie, un accord parfait entre ces deux identités.
« Demeurer » évoque ensuite l’idée de se coller, de se souder, de s’attacher. L’invitation de Jésus « demeurer » en moi est un appel à l’homme à rester soudé, collé, attaché à lui. C’est en cela seulement qu’il vivra et produira de fruit dans sa vie. Demeurer en Jésus n’est pas facultatif. C’est une question de vie ou de mort, c’est une relation vitale (branché son portable à une source d’énergie). Sans Jésus, on ne peut rien faire, rien et vraiment RIEN. C’est lui qui nous donne, qui nous communique, qui nous transmet la sève de la vie, l’énergie de la vie, la force de la vie. Il est la source de la vie. Ne cherchons donc pas ailleurs ; nous perdons notre temps !
Demeurer suggère enfin l’idée de séjourner, d’habiter, de résider et par conséquent la stabilité, la durée, la persévérance, l’endurance, la constance, la fidélité. C’est pourquoi Saint Jean affirme dans le deuxième lecteur de ce jour que « celui qui est fidèle à ses commandements, demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et nous reconnaissons qu'il demeure en nous, puisqu'il nous a donné son Esprit. »
Au total, demeurer en Dieu revient à rester fidèle à ses commandements, à faire ce qui lui plait à savoir « avoir foi en Jésus Christ et à nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. »
La fidélité aux commandements de Dieu ou la fidélité tout simplement est devenue un sérieux problème de nos jours. Beaucoup de personnes aiment papillonner, aiment changer, aiment ce qui est passager et rejette ce qui dure, qui est stable. C’est pourquoi les jeunes ont peur des choix définitifs. Un garçon disait à son évêque : «Je veux être prêtre, mais seulement pour dix ans ». Il avait peur de faire un choix définitif. Mais c’est une peur généralisée, propre à notre culture. De nos jours, faire des choix pour toute la vie semble impossible. Aujourd’hui, tout change rapidement, rien ne dure longtemps… Et cette mentalité pousse beaucoup de ceux qui se préparent au mariage à dire : « On reste ensemble tant que dure l’amour », et ensuite ? Salut et à bientôt… Et le mariage se termine comme cela.
Or Dieu demeure toujours en nous. Son amour est stable et pour toujours. Restons aussi stable et toujours avec Dieu. Ne nous laissons pas vaincre par « la culture du provisoire » ! Cette culture qui, aujourd’hui, nous envahit tous !
Demandons au Seigneur la grâce de lui rester fidèle chaque jour malgré les vicissitudes de la vie. Que dieu nous prenne en grâce et nous bénisse
+ Monseigneur Prosper KONTIEBO,
Archevêque Métropolitain de Ouagadougou