CONTRIBUER À LA CONVERSION DE L'ÉGLISE

31ème dimanche du Temps Ordinaire – Année A

 

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Matthieu 23,1-12)

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

 

Nombreux sont ceux qui se sont détournés de la foi, scandalisés ou déçus par les actions d'une Église qui, selon eux, n'est pas fidèle à l'Évangile et n'agit pas en cohérence avec ce qu'elle prêche. Jésus a également vivement critiqué les chefs religieux : "Ils ne font pas ce qu'ils disent". Mais Jésus ne s'est pas arrêté là. Il a continué à chercher et à appeler chacun à une vie plus digne et plus responsable devant Dieu.

Au fil des ans, j'ai moi aussi appris à connaître, même de près, des actions de l'Église qui sont incompatibles avec l'Évangile. Parfois ils m'ont scandalisé, parfois ils m'ont blessé, presque toujours ils m'ont rempli de tristesse. Aujourd'hui, cependant, je comprends mieux que jamais que la médiocrité de l'Église ne justifie pas la médiocrité de ma foi.

L'Église devra changer beaucoup, mais l'important est que chacun de nous ravive sa foi, que nous apprenions à croire différemment, que nous ne vivions pas en évitant Dieu, que nous suivions honnêtement les appels de notre propre conscience, que nous changions notre façon de voir la vie, que nous découvrions l'essence de l'Évangile et que nous le vivions avec joie.

L'Église devra surmonter son inertie et ses peurs pour incarner l'Évangile dans la société moderne, mais chacun d'entre nous doit découvrir qu'aujourd'hui, nous pouvons suivre le Christ avec plus de vérité que jamais, sans faux supports sociaux et sans routine religieuse. Chacun de nous doit apprendre à vivre de manière plus évangélique dans le travail et dans la fête, dans l'activité et dans le silence, sans se laisser façonner par la société, et sans perdre son identité chrétienne dans la frivolité moderne.

L'Eglise devra revoir en profondeur sa fidélité au Christ, mais chacun de nous doit vérifier la qualité de son adhésion à lui. Chacun de nous doit prendre soin de sa foi dans le Dieu révélé en Jésus. Le péché et les misères de l'institution ecclésiale ne me dédouanent pas et ne me rendent pas imputable de quoi que ce soit. La décision de m'ouvrir à Dieu ou de le rejeter n'appartient qu'à moi.

L'Église devra réveiller sa confiance et se libérer de la lâcheté et des appréhensions qui l'empêchent de répandre l'espérance dans le monde d'aujourd'hui, mais chacun de nous est responsable de sa joie intérieure. Chacun de nous doit nourrir son espérance en allant à la vraie source.

Auteur : José Antonio Pagola
Traducteur : Carlos Orduna, csv