LE POUVOIR DE GUÉRISON DE L'ESPRIT

10ème dimanche du Temps Ordinaire – Année B

En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence :
nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment.
D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.
Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences.
Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier. (Marc 3,20-35)

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

 

L'homme contemporain s'habitue à vivre sans répondre à la question la plus vitale de sa vie : pourquoi et dans quel but vivre. Ce qui est grave, c'est que lorsque la personne perd tout contact avec son intériorité et son mystère, la vie tombe dans la médiocrité et l'insignifiance. 
On vit alors d'impressions, à la surface des choses et des événements, en ne développant que l'apparence de la vie. Cette banalisation de la vie est probablement la racine la plus importante de l'incrédulité de beaucoup.

Lorsque l'être humain vit sans intériorité, il perd le respect de la vie, des personnes et des choses. Mais surtout, il se rend incapable d'"écouter" le mystère qui est enfermé au plus profond de l'existence.

L'homme d'aujourd'hui est réfractaire à la profondeur. Il est peu disposé à s'occuper de sa vie intérieure. Mais il commence à se sentir insatisfait : il sent qu'il a besoin de quelque chose que la vie quotidienne ne lui apporte pas. C'est peut-être dans cette insatisfaction que réside le début de son salut.

Le grand théologien Paul Tillich disait que seul l'Esprit peut nous aider à redécouvrir "la voie des profondeurs". Par contre, pécher contre l'Esprit Saint, serait "porter notre péché pour toujours".

L'Esprit peut éveiller en nous le désir de lutter pour quelque chose de plus noble et de meilleur que les banalités du quotidien. Il peut nous donner l'audace de commencer un travail intérieur en nous.

L'Esprit peut faire naître dans nos cœurs une joie différente ; il peut animer notre vie vieillissante ; il peut allumer en nous l'amour même pour ceux pour lesquels nous n'éprouvons pas aujourd'hui le moindre intérêt.

L'Esprit est "une force qui agit en nous et qui n'est pas la nôtre". C'est Dieu lui-même qui inspire et transforme notre vie. Personne ne peut dire qu'il n'est pas habité par cet Esprit. L'important est de ne pas l'éteindre, mais d'attiser son feu, de le faire brûler, pour qu'il purifie et renouvelle notre vie. Peut-être devrions-nous commencer par invoquer Dieu avec le psalmiste : "N'écarte pas de moi ton Esprit."

 

Auteur : José Antonio Pagola
Traducteur : Carlos Orduna, csv