C’est la deuxième grande partie de la liturgie eucharistique. Elle est composée de lectures tirées de la Sainte Ecriture. « En outre l’homélie, la profession de foi et la prière universelle la développent et la concluent. Car dans les lectures, que l’homélie explique, Dieu adresse la parole à son peuple, il découvre le mystère de la Rédemption et du salut et il offre une nourriture spirituelle ; et le Christ lui-même est là, présent par sa parole, au milieu des fidèles. Cette parole divine, le peuple la fait sienne par le silence et les chants, et il y adhère par la profession de foi ; nourri par elle, il supplie avec la prière universelle pour les besoins de toute l’Eglise et pour le salut du monde entier » [1]. La structure de la Liturgie de la parole varie selon qu’il s’agit des messes quotidiennes ou dominicales et de solennité. En effet aux messes dominicales, deux lectures précèdent l’évangile :

La première lecture

Tirée de l’un des livres de l’Ancien ou du Nouveau Testament, elle est choisie en fonction de l’Evangile.

Le lecteur : Lecture de ..... (puis proclame). Parole du Seigneur.

Le peuple : Nous rendons grâce à Dieu.

L’assemblée y répond par le psaume responsorial ou graduel.

Le psaume responsorial ou graduel

C’est la réponse de l’assemblée à la Parole entendue. Il fait partie de la liturgie de la Parole et favorise la méditation de la Parole de Dieu. Il correspond à la lecture et se prend d’ordinaire dans le Lectionnaire. Il peut être récité ou chanté, totalement ou en partie(exemple : le chantre du psaume lit ou chante les versets du psaume tandis que l’assemblée récite ou chante un refrain. Il arrive que certains prennent un autre chant à la place du psaume. Mais ce chant favorise-t-il toujours la méditation ? va-t-il dans le sens de la lecture ?

La deuxième lecture

Elle est tirée des lettres du Nouveau Testament. Il est important que l’on observe la disposition des lectures bibliques pour montrer l’unité des deux testaments et celui de l’histoire du salut. « [ ...] il n’est pas permis de remplacer les lectures et le psaume responsorial, qui contiennent la parole de Dieu, par d’autres textes hors de la Bible » [2].

Les lectures sont proclamées par un lecteur ou à défaut par le prêtre lui-même. « Après chaque lecture, le lecteur dit une acclamation à laquelle répond le peuple rassemblé, accordant ainsi honneur à la parole de Dieu accueillie dans la foi et dans un cœur reconnaissant » [3].

Le lecteur : Lecture de ... (puis proclame.) Parole du Seigneur

Le peuple : Nous rendons grâce à Dieu.

L'acclamation

L'acclamation avant l’évangile consiste à chanter l’Alleluia ou un autre chant si selon le temps liturgique une autre acclamation est proposée. L’acclamation est un rite par lequel l’assemblée accueille et salue le Seigneur qui va lui parler dans l’Evangile. Elle a aussi valeur de profession de foi. L’acclamation est lancée immédiatement avant l’Evangile, aussitôt après le graduel ou la deuxième lecture. Elle est chantée par tous, dans la station debout. Au cas échéant on la répète après lecture ou chant du verset par la chorale ou le chantre.

L’Alleluia est chanté en tout temps en dehors du Carême. Les versets sont pris au Lectionnaire ou au Graduel.

Définition : Alleluia : francisation de l’hébreu Halelû Yah, (Louez Yahvé : Cf. psaumes 146 - 150 ; Ap 19, 1.3.4.6.). C’est une invitation à la louange

La proclamation de l’évangile

Elle est le sommet de la célébration de la Parole. En effet l’évangile couronne les autres lectures (cf. He 1,1-2). L’évangile s’écoute attentivement, généralement debout, mais le diacre ou le prêtre peut demander de s’asseoir. L’évangile étant la parole du Christ lui-même n’est pas à considérer comme l’écoute d’un simple récit mais la célébration du Christ en tant que « Verbe fait chair ». C’est pourquoi à l’annonce : « Evangile de Jésus Christ selon saint... », l’assemblée répond : « Gloire à toi Seigneur » tout en se faisant de petits signes de croix sur le front, les lèvres et la poitrine. La signification de ce geste peut être la suivante : « Que le Seigneur ouvre mon intelligence et mon cœur à l’écoute de sa Parole pour que je m’en nourrisse et puisse la proclamer autour de moi. » A la fin quand le prêtre ou le diacre dit : « Acclamons la Parole de Dieu » le peuple répond « Louange à toi, Seigneur Jésus ! »

« Au VIIIe siècle l’ensemble du clergé vénérait l’Evangéliaire en le baisant » [4]. Si l’évangile a été écouté assis, il convient de se lever pour l’acclamation finale.

Le diacre ou le prêtre : Le Seigneur soit avec vous.

Le peuple : Et avec votre esprit.

Le diacre ou le prêtre : Evangile de Jésus Christ selon saint ...

Le peuple : Gloire à toi, Seigneur ! (tout en se signant)

(à la fin)

Le diacre ou le prêtre : Acclamons la Parole de Dieu.

Le peuple : Louange à toi, Seigneur Jésus.

L’homélie

C’est l’explication de la Parole de Dieu et son actualisation au niveau de la communauté qui célèbre. « Elle doit expliquer un aspect des lectures scripturaires, ou bien d’un autre texte de l’ordinaire ou du propre de la messe du jour, en tenant compte soit du mystère que l’on célèbre, soit des besoins particuliers des auditeurs » [5]. L’homélie est faite par le prêtre qui préside la célébration ou par un prêtre concélébrant, à la demande du président, ou par un diacre. Les dimanches et fêtes de précepte, l’homélie ne sera omise que pour une cause grave. « Elle est recommandée les autres jours, surtout aux féries (jours de semaine en dehors des fêtes et solennités) de l’Avent, du Carême et du temps pascal, ainsi qu’aux autres fêtes et aux occasions où le peuple se rend à l’église en plus grand nombre » [6]. A propos de l’homélie les règles d’or sont, pour le prédicateur : « Si quelqu’un parle que ce soit comme les paroles de Dieu » (1 P 4,11), pour les auditeurs, c’est de recevoir ces paroles comme paroles de Dieu (cf. 1 Th 2, 13) [7]. Un bref temps de silence peut être aménagé après l’homélie.

La profession de foi ou Credo

Version dite
« symbole des apôtres »

Version dite
« Symbole de Nicée »

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant,
créateur du ciel et de la terre.

Et en Jésus Christ, son Fils unique,
notre Seigneur,
qui a été conçu du Saint-Esprit,
est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate,
a été crucifié, est mort et a été enseveli,
est descendu aux enfers,
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux,
est assis à la droite de Dieu
le Père tout-puissant,
d’où il viendra juger les vivants et les morts.

Je crois en l’Esprit Saint,
à la sainte Eglise catholique,
à la communion des saints,
à la rémission des péchés,
à la résurrection de la chair,
à la vie éternelle.


Amen.

Je crois en un seul Dieu,

Le Père tout-puissant,
créateur du ciel et de la terre,
de l’univers visible et invisible.

Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu,
né du Père avant tous les siècles :

Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu,

Engendré, non pas créé,
de même nature que le Père ;
et par lui tout a été fait.

Pour nous les hommes, et pour notre salut,
il descendit du ciel ;

Par l’Esprit Saint,
il a pris chair de la Vierge Marie,
et s’est fait homme.

Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.

Il ressuscita le troisième jour,
conformément aux Ecritures,
et il monta au ciel ;
il est assis à la droite du Père.

Il reviendra dans la gloire,
pour juger les vivants et les morts ;
et son règne n’aura pas de fin.

Je crois en l’Esprit Saint,
qui est Seigneur et qui donne la vie ;
il procède du Père et du Fils ;

Avec le Père et le Fils,
il reçoit même adoration et même gloire ;
il a parlé par les prophètes.

Je crois en l’Eglise,
une, sainte, catholique et apostolique.

Je reconnais un seul baptême
pour la pardon des péchés.

J’attends la résurrection des morts,
et la vie du monde à venir.

Amen.


Par le Symbole ou profession de foi, on vise à ce que tout le peuple qui célèbre réponde à la Parole de Dieu annoncée dans les lectures bibliques et expliquée dans l’homélie. La règle de foi doit être professée dans une formule approuvée par l’usage liturgique. Le Credo est chanté ou dit par le prêtre avec le peuple le dimanche et les jours de solennité. On peut le dire aussi lors des célébrations particulières faites avec solennité. S’il est chanté il peut être entonné par le prêtre ou la chorale [8]. Il y a deux formes de Credo : le symbole dit des Apôtres et le symbole dit de Nicée-Constantinople (articles de foi plus développés). A certaines occasions, comme par exemple à la célébration de baptêmes, ou même certains dimanches, pour mettre en valeur l’engagement baptismal des fidèles, le célébrant peut privilégier la formule de rénovation de la profession de foi baptismale de la veillée pascale (trois questions qui ont rapport à la foi en Dieu, en Jésus Christ et en l’Esprit Saint etc.)

Prière universelle (prière des fidèles)

Comme le suggère la Présentation générale du Missel Romain(PGMR) par la prière universelle le peuple répond à la Parole de Dieu entendue et en exerçant son sacerdoce baptismal, il présente à Dieu des prières pour le salut de tous.

C’est au prêtre célébrant de diriger la prière, de son siège. Il l’introduit par une brève monition et la conclut par une oraison. Le diacre, le chantre, le lecteur ou un autre fidèle énonce les intentions et le peuple, debout exprime sa supplication soit par une invocation commune après chacune des intentions, soit par une prière silencieuse. [9]

Les intentions exprimées habituellement sont:

* pour les besoins de l’Eglise

* pour les dirigeants des affaires publiques et le salut du monde entier,

* pour ceux qui sont accablés par toute sorte de difficultés,

* pour la communauté locale. « Toutefois, dans une célébration particulière, comme une confirmation, un mariage ou des obsèques, l’ordre des intentions pourra s’appliquer plus exactement à cette occasion particulière » [10]. C’est le style indirect qui est employé : on profère l’intention puis l’on invite l’assemblée à prier. Exemple : « Pour ... afin que.....prions le Seigneur » ou « Prions le Seigneur afin que........ » etc.


Notes :

[1] Présentation Générale du Missel Romain, n° 55.

[2] Présentation Générale du Missel Romain, n° 57.

[3] Présentation Générale du Missel Romain, n° 59.

[4] Lucien Deiss, La messe. Sa célébration expliquée. Paris, Desclée de Brouwer, 1989, p.54.

[5] Présentation Générale du Missel Romain, n° 65.

[6] Ibidem.

[7] Cf. La Messe, op. cit., p.56.

[8] Cf. Présentation Générale du Missel Romain, n° 67.

[9] Cf. Présentation Générale du Missel Romain, n° 69-71.

[10] Présentation Générale du Missel Romain, n° 70.

Abbé Jacob YODA
Archidiocèse de Ouagadougou