Les rites d’ouverture, de la procession d’entrée à la collecte (prière d’ouverture) ont pour but de réaliser la communion entre les fidèles et les aider à entrer dans l’esprit de la célébration.

Chant d’entrée

Le chant d'entrée a pour but d’« ouvrir la célébration, favoriser l’union des fidèles, introduire leur esprit dans le mystère du temps liturgique ou de la fête et d’accompagner la procession du prêtre et des ministres » [1]. Mais le chant d’entrée a plus qu’un rôle utilitaire de rassemblement. Il est l’expression de l’unité visible du Corps du Christ. Pour cela il doit pouvoir être chanté par toute l’assemblée et non pas seulement par un petit groupe. « .Son contenu doit être accordé à l’action sacrée, au caractère du jour ou du temps » [2]. Il permet de déconnecter son esprit des pensées que l’on porte ou des problèmes que l’on rumine. Il ne s’agit pas de les oublier mais de les intégrer à ce que l’on va vivre, en les confiant tout simplement au Seigneur. Non pas les oublier mais s’en détacher un moment pour plus de liberté intérieure est nécessaire.

Procession d’entrée

Dès ce moment, et depuis la sacristie pour les prêtres, le célébrant, les autres ministres, les servants et les autres acteurs selon les circonstances sont en recueillement, en ayant l’esprit tourné vers le mystère qu’ils vont célébrer.

Salutation à l’autel et au peuple rassemblé

Le premier geste du prêtre est la vénération de l’autel : inclination et baiser. « Le baiser à l’autel est un geste de vénération et de tendre respect. Il exprime en même temps une attitude d’adoration envers le Christ » [3]. En effet l’autel est « le centre de l’action de grâce » [4], la table où se célèbre le repas eucharistique. Dans la tradition, on disait « Altare Christus est » (l’autel est le Christ). Par le baiser, le prêtre manifeste d’abord son amour et son adoration envers le Christ Seigneur qui a séduit son cœur. Serviteur parmi tant d’autres, il a conscience d’assumer un ministère particulier, celui de la présidence [5].

Tous : Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.

Le signe de croix, par lequel commence le culte catholique, est un des gestes les plus fondamentaux de la prière chrétienne. Toujours fait aux noms des trois personnes trinitaires il rappelle la mort sur la croix et la résurrection du Christ. En tant qu’expression du cœur de la foi chrétienne et invocation de chacune des trois personnes trinitaires, le signe de croix constitue réellement en lui-même une prière.

Le prêtre : La grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’Esprit Saint, soient toujours avec vous.

Le peuple : Et avec votre esprit.

La première parole du prêtre après le signe de croix est celle de la salutation. Des trois formules proposées, deux sont empruntées aux lettres pauliniennes : « La grâce de notre Seigneur Jésus Christ, ... » ( 2 Co 13,13 ) ; « Que Dieu notre Père... » (Eph 1,2). Puis il y a le souhait « le Seigneur soit avec vous ». Il est à noter que ce souhait revient encore deux fois dans la célébration : une fois pour introduire la Préface et une dernière fois avant la bénédiction finale. Cette formule à l’apparence banale est en réalité très significative. Elle exprime en effet, le mystère de Jésus, l’Emmanuel : Dieu-avec-nous » (cf. Mt. 1,23 et aussi 28,20 : « Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps). Si le seigneur est ainsi avec son peuple, avec la communauté, il est clair que ce n’est pas le prêtre seul qui célèbre l’Eucharistie, mais « la communauté avec son prêtre, chacun célébrant à son rang » [6].

Préparation pénitentielle

Le prêtre : Préparons-nous à la célébration de l’Eucharistie en reconnaissant que nous sommes pécheurs.

Tous :

Je confesse à Dieu tout-puissant,
je reconnais devant mes frères,
que j’ai péché
en pensée, en parole,
par action et par omission ;
oui, j’ai vraiment péché.
(ici on se frappe la poitrine en signe de regret)
C’est pourquoi je supplie la Vierge Marie,
les anges et tous les saints,
et vous aussi, mes frères,
de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

L’Eglise tout entière est sainte, « pure et immaculée » (Eph 5,27). Elle tire sa sainteté de celle de Jésus. Pour autant elle n’est pas sans péché. Elle est pécheresse dans ses membres. C’est ce qui justifie que la célébration chrétienne comporte la reconnaissance et le pardon des péchés (cf. Is 6,4 ; Luc 5,8). La préparation pénitentielle commence par le « Confiteor » (Je confesse à Dieu). Plusieurs formules sont proposées au choix, pour la préparation pénitentielle. Retenons qu’il ne s’agit pas d’une célébration pénitentielle en tant que telle, mais d’une préparation pénitentielle à la célébration de l’Eucharistie. En effet, le cœur de la célébration du pardon c’est bien l’Eucharistie elle-même, plus précisément dans les paroles de la Consécration : Ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. La préparation pénitentielle n’est pas une confession - reconnaissance de nos péchés, mais bien plutôt la confession - reconnaissance de la miséricorde pardonnante de Dieu, la louange de son amour, l’acclamation de son salut » [7]. Du reste, l’introduction à la préparation pénitentielle est claire : « Préparons-nous à la célébration de l’Eucharistie en reconnaissant que nous sommes pécheurs ». Il s’agit d’une confession générale.

Le prêtre : Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde ; qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la vie éternelle.

Le peuple : Amen.

Et l’absolution qui la conclut - Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde ... - « n’a pas l’efficacité du sacrement. », précise la Présentation Générale du Missel Romain [8]. Une préparation pénitentielle ne remplace donc pas le sacrement de pénitence.

Kyrie, eléison ( Seigneur, prends pitié)

Tous :

Seigneur, prends pitié. / Kyrie, eléison.
O Christ, prends pitié. / Christe, eléison.
Seigneur, prends pitié. / Kyrie, eléison.

Le Kyrie, explique l’Ordo [9] liturgique, « est un chant par lequel les fidèles acclament le Seigneur et implorent sa miséricorde » [10]. Il est récité ou chanté par tous. Les trois invocations qui le composent s’adressaient à l’origine au Christ, puis aux trois personnes trinitaires. Depuis la réforme liturgique les trois invocations s’adressent au Christ [11].

Le Gloria in excelsis

Gloire à Dieu, au plus haut des cieux,
Et paix sur la terre aux hommes qu’il aime.

Nous te louons, nous te bénissons,
nous t’adorons,
Nous te glorifions, nous te rendons grâce,
pour ton immense gloire,
Seigneur Dieu, Roi du ciel,
Dieu le Père tout-puissant.

Seigneur, Fils unique, Jésus Christ,
Seigneur Dieu, Agneau de Dieu,
le Fils du Père ;
Toi qui enlèves le péché du monde,
prends pitié de nous ;
Toi qui enlèves le péché du monde,
reçois notre prière ;
Toi qui es assis à la droite du Père,
prends pitié de nous.

Car toi seul es saint,
Toi seul es Seigneur,
Toi seul es le Très-Haut : Jésus Christ,
avec le Saint-Esprit
Dans la gloire de Dieu le Père. Amen.

C’est une hymne ancienne en l’honneur de Dieu le Père et de l’Agneau. « Le Gloria figurait primitivement dans la louange de la Prière du matin. Le début reprend l’hymne des anges à la naissance de Jésus à Bethléem. C’est pourquoi les évêques, vers le VIe siècle, l’intégrèrent dans leur messe de Noël » [12]. Ainsi entra-t-il progressivement dans la liturgie eucharistique.

Selon la PGMR, on ne peut remplacer le texte du Gloria par un autre [13]. Donc tout nouveau chant de Gloria doit reprendre les paroles du texte officiel. « Il est chanté ou récité par tous, ensemble, ou par le peuple alternant avec la chorale, ou par celle-ci. »

Prière d’ouverture ou collecte.

Le prêtre : Prions (le Seigneur)...... Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Le peuple : Amen.

C’est la dernière action des rites d’ouverture. Elle est dite « prière présidentielle » parce qu’elle revient au seul prêtre présidant la célébration. Celui-ci invite le peuple à prier : « prions le Seigneur ». Il convient que la prière (l’oraison) que va prononcer le prêtre soit précédée d’un petit temps de prière silencieuse pendant lequel, chacun mentionne intérieurement ses intentions.

Puis le prêtre, en s’adressant, généralement, à Dieu le Père, par le Christ, dans l’Esprit Saint, poursuit en disant la prière ou collecte en ce sens qu’elle est censée rassembler les prières individuelles des fidèles en une seule. Elle exprime le caractère de la célébration. Le prêtre termine la prière par une conclusion trinitaire, par exemple « Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. »

Puis la communauté répond avec conviction : Amen ! (« Vraiment, il en est ainsi » ou « qu’il en soit ainsi ! ») en demandant que s’accomplisse pour elle, en ce moment, la promesse du Seigneur : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera ».(Jn 15,16).


Notes :

[1] Présentation Générale du Missel Romain, 47.

[2] Présentation Générale du Missel Romain, 48.

[3] Lucien Deiss, La messe. Sa célébration expliquée. Paris, Desclée de Brouwer, 1989, p.22.

[4] Présentation Générale du Missel Romain, 296.

[5] Lucien Deiss, la messe, Ibidem.

[6] Idem, p. 24.

[7] Idem, p. 24-28.

[8] Cf. Présentation Générale du Missel Romain, 51.

[9] Ordo est [du latin ordo, ordinis, l’ordre, le rangement, la succession chronologique ou organisée.] Sur ce plan, l’ordo liturgique est un fascicule publié chaque année dans l’Eglise au niveau universel ou dans les Eglises particulières ou les grands ordres religieux, qui donne, pour chaque jour de l’année, les normes pour la célébration de la messe et de l’Office. (Cf. Encyclopédie Theo, col. 934 C).

[10] Présentation Générale du Missel Romain, 52.

[11] Lucien Deiss, op. cit., p.26.

[12] op. cit., p.31.

[13] Présentation Générale du Missel Romain, 53.

Abbé Jacob YODA
Archidiocèse de Ouagadougou

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