MÊME AUJOURD'HUI, IL EST POSSIBLE D'ÉCOUTER DIEU

28ème dimanche du Temps Ordinaire – Année A

 

En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux anciens du peuple, et il leur dit en paraboles :
« Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils.
Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : “Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce.”
Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs : “Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes.
Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.”
Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.
Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce.
Il lui dit : “Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?” L’autre garda le silence.
Alors le roi dit aux serviteurs : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.”
Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. » (Matthieu 22,1-14)

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

 

Toutes les études le disent. La religion est en crise dans les sociétés développées de l'Occident. De moins en moins de personnes s'intéressent aux croyances religieuses. Les élaborations des théologiens n'ont guère d'écho. Les jeunes abandonnent les pratiques religieuses. La société glisse vers une indifférence croissante.

Il y a cependant une chose que nous, les croyants, ne devons jamais oublier. Dieu n'est pas en crise. Cette Réalité suprême vers laquelle pointent des religions aux noms différents est toujours vivante et active. Dieu est aussi aujourd'hui en contact immédiat avec chaque être humain. La crise de la religion ne peut empêcher Dieu de continuer à s'offrir à chacun dans les profondeurs mystérieuses de sa conscience.

Dans cette perspective, c'est une erreur de trop "diaboliser" la crise religieuse actuelle, comme s'il s'agissait d'une situation impossible pour l'action salvatrice de Dieu. Ce n'est pas le cas. Chaque contexte socioculturel présente des conditions plus ou moins favorables au développement d'une religion particulière, mais l'être humain conserve intactes ses possibilités d'ouverture au Mystère ultime de la vie, qui l'interpelle du plus profond de sa conscience.

La parabole des "invités aux noces" en est un rappel expressif. Dieu n'exclut personne. Son seul désir est que l'histoire de l'humanité se termine dans une célébration joyeuse. Son seul souhait est que la spacieuse salle de fête soit remplie d'invités. Tout est déjà préparé. Personne ne peut empêcher Dieu d'étendre son invitation à tous.

Il est vrai que l'appel religieux est rejeté par plus d'un, mais l'invitation de Dieu ne s'arrête pas. Tous peuvent l'entendre, "les bons et les mauvais", ceux qui vivent dans "la ville" et ceux qui sont perdus "à la croisée des chemins". Toute personne qui entend l'appel de la bonté, de l'amour et de la justice accueille Dieu.

Je pense à tant de personnes qui ignorent presque tout de Dieu. Ils ne connaissent qu'une caricature du religieux. Ils ne pourront jamais soupçonner "la joie de croire". Je suis sûr que Dieu est vivant et actif au plus profond de leur être. Je suis convaincu que beaucoup d'entre eux accueillent son invitation d'une manière qui m'échappe.

Auteur : José Antonio Pagola
Traducteur : Carlos Orduna, csv