ÉCOUTER LA VOIX DE JESUS

4ème dimanche de Pâques – Année A

 

En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.
Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis.
Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.
Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix.
Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Jésus employa cette image pour s’adresser à eux, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait.
C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis.
Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés.
Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.
Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »
 (Jean 10,1-10)

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

 

Dans certains secteurs de l'Église, on insiste plus que jamais sur la nécessité d'un "magistère ecclésiastique" fort pour guider les fidèles au milieu de la crise actuelle. Ces appels ne parviennent cependant pas à stopper sa "dévalorisation" croissante parmi de larges secteurs des chrétiens.

En fait, pas mal d'interventions des évêques provoquent des réactions contrariées. Certains les louent avec ferveur, d'autres les critiquent sévèrement, et la plupart les oublient en quelques jours. En attendant, l'Évangile nous rappelle les paroles de Jésus qui nous interpellent tous : " Les brebis suivent le berger parce qu'elles connaissent sa voix ".

Aujourd'hui encore, la première chose décisive est que, dans l'Église, nous, les croyants, écoutions la "voix" de Jésus-Christ dans toute son originalité et sa pureté, et non pas le poids des traditions ou la nouveauté des modes, ni les "préoccupations" des ecclésiastiques ou les "goûts" des théologiens, ni nos intérêts, nos craintes ou nos accommodements.

Cela exige que nous ne confondions pas simplement la voix de Jésus-Christ avec les paroles qui sont prononcées dans l'Église. Nous ne devons pas considérer comme acquis que dans chaque intervention des évêques, dans chaque prédication des prêtres, dans chaque écrit des théologiens ou dans chaque exposé des catéchistes, la voix de Jésus est fidèlement entendue.

Il y a toujours un risque. Que nous remplissons l'Église d'écrits et de lettres pastorales, de documents et de livres de théologie, de catéchèse et de prédications, remplaçant par notre "bruit" la voix incontournable de Jésus, notre seul maître. L'évêque Augustin nous a rappelé à maintes reprises : "Nous n'avons qu'un seul maître. Et sous lui, nous sommes tous des disciples. On ne devient pas maître par le fait de parler du haut de la chaire. Le véritable Maître parle de l'intérieur".

Nous devons nous demander si la parole qui se fait entendre dans l'Église vient de Galilée et si elle est née de l'Esprit du Ressuscité. C'est cela qui est décisif, puisque le magistère, la prédication ou la théologie doivent être une invitation à chaque croyant à écouter fidèlement la voix du Christ. Ce n'est que lorsque l'on "apprend" quelque chose de Jésus que l'on devient son disciple.

Auteur : José Antonio Pagola
Traducteur : Carlos Orduna, csv