Aujourd’hui, c’est le grand jour mémorable de l’institution de la très sainte Eucharistie. Le jour où le pain sans azime devient son corps et le vin devient son sang en rappel du sang de l’agneau sans tâche qui sauvait de la mort des premiers-nés des hébreux. C’est le jour de la création de la nouvelle alliance scellée dans le sang de Jésus pour remplacer celui des animaux. Cette nourriture sainte qui guérit, qui opère des miracles depuis son institution jusqu’à nos jours. Les miracles de l’Eucharistie sont innombrables. Seuls ceux qui en sont dignes en profitent. Donne-nous Seigneur une faim aiguë de cette nourriture.

Aujourd’hui, c’est aussi le jour mémorable de l’institution du sacerdoce. A vin nouveau, outre neuve. Un nouveau sacrifice, un nouveau sacrificateur. Oui, Christ l’a voulu ainsi en instituant ces Prêtres comme ses représentants sur terre, étant des trait d’unions entre ciel et terre, entre Dieu et les hommes en offrant des sacrifice, d’abord, pour son propre péché, et pouvoir bien offrir celui du peuple et pour le peuple. Il leur a donné son propre pouvoir pour parler en langue, pour attraper des serpents dans leurs mains, pour chasser des esprits mauvais et d’imposer leurs mains sur les malades pour les guérir. (Mc 16,15-20).

C’est un jour important pour nous Amis du Prêtre, car la fête de son ami, c’est la fête de son ami. Quels cadeaux apporter à son Ami ? Rien d’autres que la prière, des conseils et l’accompagnement sur sa voie de sainteté.

Le Prêtre est l’homme de Dieu parmi les hommes. C’est ce - « parmi les hommes »-, qui détermine son caractère. Il est parmi les hommes, parce qu’il est pour les hommes; sa seule raison d’être est d’apporter Dieu aux hommes. Séparer le Prêtre des hommes, c’est tronquer le sacerdoce. Il est homme avec les hommes et pour les hommes.

Il naît comme tout le monde d’un père et d’une mère. Il apprend à marcher, à parler comme les autres enfants. Il fait son enfance et même sa jeunesse comme les autres dans un village, d’une ethnie, d’une culture données. Avec les vocations tardives comme on dit, il apprend à travailler dans une société, connaissant peut être les difficultés de la vie, le monde du travail de tous ordres… Jusqu’à ce qu’il découvre cette noble vocation, il est comme tout le monde. Il est marqué par le péché dans sa chair comme tout être venant au monde. La seule différence, c’est que cette vocation est déposée en son cœur, et tout semble ordonner pour cette vocation car dès sa naissance, il est un mis à part pour Dieu et pour les hommes aussi. Le récit de la vocation de Jérémie est un témoignage : « Avant de te façonner dans le sein de ta mère, avant que tu ne sortes de son ventre, je te connaissais… » (Jr 1,5) Dieu connaît l’homme car c’est lui qui l’a créé, qui l’a modelé et animé (Gn 2,7) façonné tout homme dès sa conception (Gn 18,6 ; Ps 33, 15 ; 104,30 ; 139,13-16 ; Jb 10,8-12 ; Sg 7,1 ; 2M 7,22-23). C’est là l’œuvre de sagesse et d’amour de celui qui connaît d’avance ceux qu’il appelle à l’être, les invitant à une connaissance réciproque, à son intimité (Rm 8,29).

Nous pouvons contribuer par nos prières pour que nos Prêtres aient cette identité du Maître, Jésus.

Le Prêtre est l’homme de Dieu, un homme hors du commun. Il a pour rôle de parler des hommes à Dieu. Quand il offre le sacrifice, celui-ci n’est-il pas d’abord orienté vers Dieu ? Il est l’homme de l’Église, le ministre de Jésus Christ. Jésus lui-même lui obéit pendant la consécration, et descend dans le pain et le vin qu’il offre à ses frères les hommes. Tout cela a le même sens. Il est tout cela, indépendamment de sa perfection personnelle ; et l’appel à la sainteté, à la perfection, chez lui, vient de cette qualité qu’il a reçue.

Et nous, les Amis du Prêtre, nous devons aider nos Prêtres à être saints, et à échapper cette image du prêtres qui ternissent l’image de Jésus véhiculé par les médias de nos jours.

Le Prêtre est un instrument de Dieu. C’est par lui que Dieu accomplit ses œuvres. Comme dit Don Botte, « la pleine efficacité des fonctions sacrées est conditionnée par la sainteté de ceux qui l’exercent ». Mgr Girolamo RAGAZZONI, dans son discours du concile de Trente disait aux Prêtres : « Soyons comme des lois vivante et éloquentes ; Soyons comme une sorte de norme ou de règle d’après laquelle les autres modèlent leurs actes et leurs efforts ». Vie intérieure et vie apostolique culte et ministère, tout cela ne fait qu’un. « Le Prêtre, ce n’est pas un contemplatif qui « fait de l’apostolat »…Mais un apôtre qui contemple.

C’est pourquoi les Amis du Prêtre prient pour que nos Prêtres soient de véritables Apôtres qui contemplent Jésus pour le refléter à vos yeux.

Comme disait CRAMPON directeur du grand Séminaire d’Amiens, dans, pour le Prêtre diocésain,« Le Prêtre, ce n’est pas un homme qui dit la messe, l’office divin, prêche, fait des œuvres. Le Prêtre, c’est une incarnation vivante et continue du Verbe Incarné, c’est l’Apôtre du Christ, comme le Christ est l’Apôtre de Dieu ».

Il doit s’efforcer dans et par toute sa vie à vivre l’Évangile qu’il annonce et qu’il exprime pour que les hommes le comprennent et le vivent à leur tour pour être sauvés. C’est pourquoi avec juste raison et comme d’instinct les hommes ne peuvent tolérer en cet homme une conduite contraire à l’Évangile qu’il annonce. Oui, d’emblée, il est exigé de lui la sainteté. En effet n’est-ce pas à cette sainteté que l’appelle l’Évêque le jour de son ordination en disant « deviens ce que tu palpe », en d’autres termes, deviens Jésus Christ que tu manipules lors de tes célébrations Eucharistiques. Cet homme pécheur comme tous les autres hommes est impérieusement sollicité à cause de sa foi, de sa vocation et de son ordination, à imiter Jésus Christ dans sa vie. D’ailleurs, le Prêtre n’a pas d’autres alternative s’il veut que son ministère porte du fruit comme le Seigneur lui-même le dit : « C’est moi qui vous ai choisi et institués pour aller et porter beaucoup de fruits (Jn 15,16).

Par là, le Prêtre n’est pas porté sur un piédestal pour être ovationné et regardé comme un chef mais il est invité à être humblement et réellement le témoin de Jésus Christ et à montrer aux autres le chemin pour y parvenir.

Oui, c’est dans une grande humilité, dans une vraie vie pascale de tous les jours, vie de mort à lui-même et au monde qu’il doit progresser vers son Seigneur et Sauveur Jésus Christ qu’il annonce.

Oui, c’est au milieu du peuple vers lequel il est envoyé et pour lequel il est institué qu’il est témoin de Jésus Christ et de son Évangile. Sa manière d’être, sa parole, sa pensée, son agir sont pénétrés et comme pétris par l’Évangile. Si je peux parler, je dirai en toute humilité et vérité que nous Prêtre, nous sommes l’Évangile au milieu de la communauté d’hommes pour la changer, la faire progresser vers sa plénitude, vers Jésus son salut. C’est pourquoi, on le dirait hors du commun des mortels, et cependant le Prêtre est pleinement humain. Comme dit St Paul, il a à reproduire en lui l’image du Christ son Dieu de telle sorte, qu’il devienne son frère (Rm 8,28).

Si donc, nous vos pasteurs ne sont pas ainsi, je vous en supplie, priez pour nous afin que nous le devenions pour votre profit, pour votre salut. Exigez nous la sainteté au lieu de nous critiquer, au lieu de nous plonger dans la boue du péché. Nous sommes après tout, vos frères, vos fils, vos amis, des hommes comme vous, sentant ce que vous ressentez, luttant comme vous pour être un modèle pour vous, vos pasteurs qui prêchons ce que nous vivons et vivant ce que nous prêchons. Ainsi, en disant que nous valons ce que vaux notre communauté, vous soyez fiers d’en entendre.

Abbé Gabriel NIKIEMA,
Archidiocèse de Ouagadougou

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