Est-ce obligé de se confesser toujours chez un prêtre ? Pourquoi ne pas demander pardon directement à Dieu ?
La question à vrai dire vient d’une certaine gêne face à certains péchés (impureté, avortement…). Si on sait vraiment qui est le prêtre, on ne devait pas la poser. Il est l’intendant de Dieu. Lui avouer ses péchés, c’est cela même demander pardon directement à Dieu. C’est obligé de se confesser chez lui puisque Jésus dit en Jn 20,23 aux prêtres : « ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. » Dans Jc 5,16 il est aussi écrit : « confesser vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres. » Alors, le prêtre est incontournable pour recevoir le pardon du Seigneur.
Mais si certains tiennent à demander directement pardon à Dieu, c’est possible. Mais qu’ils aillent jusqu’au bout de leur logique. C’est-à-dire, qu’ils demandent directement à Dieu de les baptiser, de les marier et de descendre faire la messe pour eux. Et s’ils sont malades, qu’ils demandent directement à Dieu de leur donner l’onction des malades. Après la mort, ils lui demanderont encore directement la messe. Quand à vous, venez ! Dieu vous attend chez son prêtre, parce qu’il est caché en lui. « Je vis en eux » dit Jésus en Jn 17,23.
Les péchés du prêtre ont-ils un effet sur ce qu’il fait (dire la messe, baptiser, …) ?
Le Christ est Dieu fait homme. Le prêtre est l’homme « fait Dieu ». Ce dernier reste faible, pécheur (He 1, 3) mais ses péchés n’entachent en rien son service. Jésus a voulu choisir des pécheurs pour « sauver » des pécheurs. Autrement, je crois qu’il aurait mieux fait de nous envoyer des anges prêtres. Ce qu’il y a, c’est de prier pour la sanctification de ceux qu’il nous a donnés.
Qu’est-ce qu’un péché grave ?
Un péché grave c’est un péché qui tue l’amour de Dieu et du prochain en nous. Il nous sépare de Dieu et nous conduit en enfer. Pour qu’il y ait péché grave il y a trois conditions : il faut qu’il y ait matière grave, que l’acte soit posé librement et consciemment.
Quand est-ce dit-on qu’un péché est véniel ?
Un péché véniel ou léger est un péché qui blesse l’amour de Dieu en nous mais ne le tue pas. Il y a péché véniel lorsqu’une des trois conditions pour le péché grave fait défaut.
Qu’est-ce qu’un péché réservé ?
Les péchés dont l’absolution est réservée sont des péchés d’une extrême gravité. Il s’agit surtout du meurtre (avortement). Seul l’évêque peut les absoudre mais il arrive qu’il autorise ses prêtres à le faire.
Y a t-il un mal à vivre d’abord en concubinage pour régulariser sa situation après?
Le concubinage est un péché qui touche au 6è commandement. Le code de droit canonique de l’Eglise appelle les concubins « des pécheurs publics ». Vivre en concubinage c’est s’installer dans le péché, et il n’y a pas un seul jour où Dieu est content de cette situation. Alors, s’il faut fonder son foyer sur le péché d’abord pour arranger après, jugez-en vous-même la gravité. Ceux qui s’adonnent à cette pratique exposent leur union et leur foyer à tous les dangers possible. Car ne pouvant pas communier, leur communion avec Jésus se fragilise au fil du temps. Ce n’est pas pour rien que certains couples se disloquent même sans aboutir au mariage. Alors, ceux qui projettent d’essayer d’abord pour voir en attendant d’avoir les moyens, nous les y décourageons fortement.
Où passer convenablement la fête du 31 ? A l’église, au maquis, en boite ?
Pour le 31 décembre, chacun se choisit bien à l’avance son lieu. Pendant que certains vont dans les maquis ou boites de nuit, d’autres se retrouvent à l’église pour louer Dieu. Pour notre part, il est convenable de tout faire pour passer la fin d’année en beauté avec Jésus. Si on finit toute une année dans le péché et on commence une nouvelle avec le péché, on aurait vraiment tout raté. Alors, à chacun de voir le lieu où il peut glorifier le Nom de Jésus le 31. A défaut d’être à l’église, on peut rester faire la fête en famille dans une ambiance chrétienne qui élève notre âme pour finir l’année dans la grâce et commencer pareillement celle qui s’ouvre.
Dans les dix commandements, il est écrit : « honore ton père et ta mère » (Dt 5,16). Si les parents t’obligent à prendre des talismans (bagues, bracelets, …) pour réussir à l’école ou pour être protégé, peut-on les refuser ?
Il est clair que tout ce que font les parents pour les enfants, c’est pour leur bien. Mais l’expérience a montré qu’il y a des pratiques qu’il vaut mieux abandonner. Tout ce qui est du monde occulte, quand bien même cela peut conduire à des résultats intéressants, il faut s’en méfier. Les conséquences sont tardives et très fâcheuses. Les pratiques de ce genre sont de l’idolâtrie et vont contre le premier commandement divin. Vu cela, il faudra dire non aux parents. Il ne s’agit pas là d’une désobéissance. C’est plutôt un acte de foi car la Bible enseigne : « il vaut mieux plutôt obéir à Dieu qu’aux hommes » (Ac 4,19).
Un chrétien peut-il donner sa participation pour des funérailles traditionnelles en famille?
Dans toute situation, la foi passe d’abord. Le chrétien peut prendre part aux funérailles mais en gardant des limites au nom de sa foi. Si la famille tient à faire ses pratiques coutumières, elle est tout à fait libre. Par respect pour elle et vu que c’est son père, il peut faire acte de présence simplement. Ensuite, il peut demander une messe pour le défunt. S’il participe aux sacrifices et autres rites occultes, c’est un retour en arrière très grave.
Le Christ dit dans l’évangile : « nul ne peut venir au Père sans passer par moi » (Jn 14,6). Est-ce à dire que les non-chrétiens iront en enfer ?
Dans le monde, beaucoup sont nés dans des religions autres que le christianisme sans l’avoir choisi. Certains ne connaissent pas du tout le Christ. L’Eglise enseigne que ceux qui, sans faute de leur part ignorent le Christ et son Eglise, mais évitent le mal et font le bien auront part à la vie éternelle. Cette vie reste un don du Christ pour eux « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1Tm 2,5) et « unique porte du ciel » (Jn 10,9).
La prière du « Notre Père » on demande à Dieu de ne pas nous soumettre à la tentation. Donc Dieu lui-même serait à l’origine de nos tentations ?
Cette partie du Pater n’a rien à voir avec une telle conclusion. Dieu n’est pas un tentateur, c’est le Malin plutôt qui tente l’homme. Le « et ne nous soumet pas à la tentation » veut dire « ne nous laisse pas succomber à la tentation » ou « ne nous laisse pas seuls au pouvoir de la tentation ».
Abbé Maxime Kiswendsida KIENTEGA
Archidiocèse de Koudougou
Extrait de : Réponses aux questions que les fidèles se posent (sur Dieu, la religion, le monde invisible…)
Juillet 2012