Du 11 au 13 septembre 2011, s’est tenue à Munich une importante rencontre sur le dialogue interreligieux en vue de la paix. Trois Archevêques africains y ont pris part : le Cardinal Laurent Mossengo de Kinshasa, Mgr Barthélemy Adokounou, secrétaire du Conseil pontifical pour la culture et Mgr Philippe OUEDRAOGO, Archevêque Métropolitain de Ouagadougou.

Notre Père Archevêque a bien voulu donc partager avec nous le fruit de cette grande rencontre qui suscite intérêt et réflexion en faveur du dialogue et de la paix.

« BOUND TO LIVE TOGETHER = DESTINES A VIVRE ENSEMBLE. »

RELIGIONS ET CULTURES EN DIALOGUE !

Tel est le thème de la 25ème rencontre internationale de réflexion et de paix promue par la Communauté de Sant ‘Egidio en collaboration avec l’Archidiocèse de Munich en Allemagne, du 11 au 13 Septembre 2011. Cette rencontre tenue à Munich a coïncidé avec le dixième anniversaire des terribles attentats qui ont frappé les Etats Unis d’Amérique le 11 septembre 20011. Une cérémonie de mémoire a eu lieu sur la place de l’Opéra de Munich dans l’après – midi du dimanche 11 septembre en présence du chef de l’Etat Allemand et de nombreuses personnalités éminentes.

Pendant trois jours, des représentants des différentes cultures et religions se sont rencontrés pour dialoguer ; des personnalités politiques y ont apporté des contributions significatives : la chancelière allemande, Merkel Angela, Alpha CONDE, Président de la République de Guinée, Danilo Türk, Président de la République de Slovénie.

La paix est un don de Dieu et le fruit des efforts des hommes. Aussi, la prière a – t – elle été au cœur des 3 journées. Nous avons prié les uns pour les autres et les uns avec les autres et pour la paix. Dans l’esprit d’Assise initié par le Bienheureux Jean-Paul II en 1986 et dans l’Esprit de Sant ‘Egidio jaillissent les féconds moments d’inspiration pour la paix au bénéfice de nos communautés humaines, locales et mondiales.

L’assemblée regroupait plus de 300 personnes de toutes races, langues et nations... et de toutes provenances religieuses : chrétiens (orthodoxes, catholiques, protestants), musulmans, bouddhistes, hindouistes, shintoïstes ... on pourrait noter et déplorer l’absence des religions traditionnelles africaines.

Dans une atmosphère d’estime réciproque, de respect et d’amitié, les congressistes se sont mis d’accord sur ce que nous pouvons réaliser afin que le monde entier, la famille humaine puisse avancer vers l’avenir avec courage et grande espérance. Dans cette perspective, les religions peuvent apporter une contribution importante et constituer des forces extraordinaires pour la compréhension mutuelle, la réconciliation, la justice, la paix...

La paix dans un monde plus juste envers les pauvres où les riches apprennent la sobriété et le partage. Nous sommes tous responsables de la paix et de l’avenir du monde. Et comme soulignait avec justesse André Ricardi : « Ne nous contentons pas de rester dans un coin, à l’abri et tranquille, sans espérance pour le monde entier. Ne nous accordons pas le repos tant qu’il n’y aura pas la paix près de nous et dans le monde entier. Dans un monde globalisé, on ne peut pas se limiter à la mondialisation économique, mais il faut avoir un cœur large et un regard universel. L’homme et la femme de paix sont des frères et sœurs universels.

La paix n’est pas une utopie, elle est un rêve et une espérance.

Pour de plus amples informations : Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. // http://ww.santegidio.org

+Monseigneur Philipe OUEDRAOGO
Archevêque Métropolitain de Ouagadougou

MESSAGE DU CONGRES - MUNICH 2011 : APPEL POUR LA PAIX

Hommes et femmes de religions différentes, nous nous sommes rassemblés à Munich sur l’invitation de l’Archidiocèse de Munich et Freising et de la Communauté de Sant’Egidio, qui depuis 25 ans poursuit avec ténacité l’ « Esprit d’Assise ». Nous sommes reconnaissants envers ceux qui ont entretenu cette espérance dans des années difficiles, quand les ponts s’effondraient. Après dix années marquées par la culture de la violence, par un terrorisme fou, dans un monde qui paraît dominé par un capitalisme sans règles, nous avons simplement pris le temps de prier, écouter et scruter l’avenir. Cette halte de prière et de dialogue nous a changés ! Nous avons écouté, à travers les témoignages de beaucoup, le désir de temps nouveaux.

La tentation est grande de se replier sur soi-même et d’utiliser les religions pour nous diviser. Cette tentation est accrue par la crise de l’économie mondiale. Le monde parfois semble avoir perdu le sens de la limite. Il est souvent attiré par ce qui divise plus que par un sentiment de sympathie envers autrui ; il est plus sensible à l’affirmation de soi qu’au bien commun. Dans bien des régions du monde, la violence augmente ainsi qu’une crise de sens. Un tournant s’impose !

La mondialisation, qui est une grande ressource, a besoin de trouver une âme. L’égoïsme mène à une civilisation de la mort, qui fait beaucoup de victimes. C’est pourquoi, il faut tourner nos yeux vers le haut, nous ouvrir à l’avenir et devenir capables de mondialiser la justice. Nous devons, avec force, affronter à nouveau le problème de la paix dans toutes ses dimensions. En effet, nous sommes destinés à vivre ensemble et sommes tous responsables de l’art du vivre ensemble. Le dialogue s’est révélé aujourd’hui l’arme la plus intelligente et la plus pacifique. C’est la réponse aux prédicateurs de la terreur, qui vont jusqu’à employer les discours des religions pour répandre la haine et diviser le monde. Rien n’est perdu avec le dialogue. Ici à Munich, nous avons fait l’expérience de la langue du dialogue et de l’amitié. Car aucun peuple n’est une île : il n’y a qu’un destin, un destin commun.

Regardons-nous avec davantage de sympathie et beaucoup, tout, redeviendra possible. Il est temps de changer. Le monde a besoin de plus d’espérance et de plus de paix. Nous pouvons apprendre de nouveau à vivre non pas les uns contre les autres, mais les uns avec les autres. Nous sommes conscients de la responsabilité des religions, dans le danger qu’elles font courir à la paix, quand elles ne tournent pas leur regard vers le haut. Celui qui se sert du nom de Dieu pour haïr l’autre et tuer, blasphème le Saint Nom de Dieu. C’est pourquoi nous pouvons dire : il n’y a pas de futur dans la guerre ! Il n’y a pas d’alternative au dialogue. Le dialogue est une arme simple à la disposition de tous. Avec le dialogue nous construirons une nouvelle décennie et un siècle de paix. Oui, que Dieu concède à notre monde le don merveilleux de la paix.

Fait à Munich, Allemagne

Le 13 Septembre 2011.

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