Cathédrale de Ouagadougou, 13 Novembre 2016

33ème dimanche du temps ordinaire, année C

Chers files et filles de l’Église Famille de Dieu

« La communion du Père, la paix de Jésus notre Seigneur et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous »

Frères et sœurs bien-aimés, conformément à la décision de notre Saint Père, le Pape François, (M.V, n.), nous célébrons aujourd’hui en ce 33ème dimanche du Temps Ordinaire, la clôture du jubilé Extraordinaire dans toutes les Églises Particulières. La célébration de ce jour est plutôt diocésaine et se déroulera ici à la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception ainsi que dans le Sanctuaire de Yagma et dans la Chapelle de la Divine Miséricorde de Tengandgo. Et en communion avec l’Église Universelle, les paroisses procèderont à la clôture de l’Année Jubilaire le dimanche 20 novembre 2016. L’Année de le Miséricorde fut un véritable don de Dieu, un temps extraordinaire de grâce de miséricorde pour toute l’Église, pour notre Église Famille diocésaine. Aussi, par la présente célébration eucharistique, nous voulons élever vers le Père, notre chant de louange et d’action de grâce pour tous les dons reçus. Béni soit Dieu, maintenant et toujours !

I- La Parole de Dieu de ce dimanche

Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 33ème dimanche du Temps Ordinaire et nous conclurons l’Année liturgique C le dimanche prochain, solennité du Christ, Roi de l’Univers ; et dans deux semaines, nous inaugurerons l’Année liturgique A avec le début du Temps de l’Avent qui nous prépare à la Fête de la Nativité.

Ce dimanche nous approche donc de la fin de l’Année liturgique. Les textes liturgiques de ce jour nous annoncent le basculement, la destruction complète de notre monde et l’avènement d’un monde tout autre, le monde de Dieu. Certains croyants ou sectes de toutes tendances, s’appuient sur ces textes pour prédire la fin du monde, inquiétant certains esprits crédules et provoquant des psychoses par des preuves ou discours fantaisistes…Le message des textes bibliques de ce dimanche invitent à ne pas avoir peut et à ne pas vivre dans la psychose par rapport à la fin du monde.

Dans la première lecture, cinquante ans après le retour de l’exil à Babylone, les belles promesses prophétiques n’ont pas été tenues, le découragement est à tous les niveaux, la foi menacée…alors, le prophète Malachie réagit : Dieu aime toujours son Peuple et ne l’abandonnera jamais. Il est le Soleil de justice qui vient et ce sera :

- un jour de jugement pour les orgueilleux et les injustes

- mais un jour de tendresse pour tous ceux qui sont fidèles au projet de Dieu.

Le mal n’aura jamais le dernier mot. Le Seigneur triomphera et aura la victoire sur les ténèbres, sur le mal et sur la mort.

L’Évangile de ce jour (Lc 21, 5-19) évoque l’issue victorieuses du combat terrestre de Jésus avec les puissants de ce monde…Les images apocalyptiques telles tremblement de terre, épidémies, famines, obscurcissement du soleil, persécution, haine, souffrances multiformes….font partie de la description traditionnelle du jour du Seigneur et l’avènement définitif du Royaume de Dieu annoncé par Jésus.

Aux questionnements des disciples : « Quand cela arrivera-t-il et quel sera le signe que cela va se réaliser ? », Jésus refuse de satisfaire leur curiosité par rapport à l’échéance et aux modalités des bouleversements annoncés. Tout cela appartient à Dieu seul. Il revient à chacun de se préparer à cet événement qui peut survenir à n’importe quel moment. « Veillez et priez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure » de la mort…Pour l’évangéliste Luc, rien ne peut faire peur à ceux et celles qui sont appelés à partager la vie sans fin du Seigneur Ressuscité, pas même les persécutions, les souffrances, la mort…Les disciples de Jésus doivent tenir ferme dans la foi, l’espérance et la charité : « c’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. » Sans peur ni complexes humains, tous les baptisés doivent annoncer l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre et avoir le courage de travailler l’édification d’un monde juste et fraternel.

II- La clôture du Jubilé extraordinaire de la Divine Miséricorde

Chers frères et sœurs, comme vous le savez, c’est le Père de la famille, le Pape François qui a proposé à toute l’Église une Année Sainte, un Jubilé Extraordinaire de la miséricorde voulu « comme un temps favorable pour l’Église afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace. » (M.V, n. 3). Depuis donc le 08 décembre 2015 jusqu’au 20 novembre 2016, nous avons célébré et vécu cette Année Sainte comme moment de grâce et de renouveau spirituel. Nombreux ont été les fruits visibles et invisibles. Au nombre des fruits visibles, nous pouvons mentionner :

- La bénédiction de la Chapelle de Tengandgo, entièrement construite par des bonnes volontés de la Paroisse Notre Dame des Apôtres de la Patte-d’oie. La célébration de la dédicace comme Chapelle de la Divine Miséricorde a eu lieu le deuxième dimanche de Pâques.

- Grâce à des âmes généreuses, nous avons initié la « Maison de la Miséricorde » (Domus Misericordiae) pour permettre à notre Archidiocèse d’être davantage au service des pauvres en soulageant des misères spécifiques de notre société. Cette maison de la miséricorde permettra à notre Église d’être attentive aux situations de précarité et de souffrances dans les perspectives des quatorze œuvres de Miséricorde corporelles et spirituelles selon le catéchisme de l’Église Catholique (cf. Catéchisme de l’Église Catholique, 1992, n. 2447).

- Les dispositions pastorales en faveur de la sanctification au sein de notre Église Famille de Dieu :

-- Baptêmes des enfants de moins de 05 ans, comme convenu, les dispositions sont valables jusqu’à Noël.

-- Régularisations des mariages et introduction des causes matrimoniales au Tribunal ecclésiastiques. Les questions matrimoniales continueront d’être entendues et traitées même après la clôture de l’année Jubilaire.

-- Pèlerinages avec passages de la Porte Sainte

-- Conversion, grâces d’indulgence obtenues et réception des sacrements Eucharistie, réconciliation et pénitence) par de nombreux fidèles :

La clôture du Jubilé Extraordinaire se déroule en deux temps :

- Au niveau diocésain : le 13 novembre 2016 à la cathédrale et dans les sanctuaires de Yagma et Tengandgo

- Au niveau paroissial : le 20 novembre 2016

-- Vendredi 18 novembre 2016 : Prière pour les défunts et ceux qui souffrent : messe, adoration eucharistique, jeûne et abstinence.

-- Samedi 19 novembre 2016 : au niveau paroissial, il s’agit de réaliser des œuvres de miséricorde spirituelle telles les baptêmes, les régularisations de mariage…, de réaliser aussi des œuvres de miséricorde corporelle : visite et aide aux malades, prisonniers, personnes âgés et marginalisées dans les CCB et paroisses.

-- Dimanche 20 novembre 2016 : Eucharistie d’action de grâce pour tous les dons reçus, les fruits divers de cette Année jubilaire.

La célébration de la Clôture du Jubilé est essentiellement constituée par la célébration eucharistique les dimanches 13 et 20 novembre 2016. Ensemble, dans la joie, rendons grâce à Dieu le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Tout au long de l’Année de la Miséricorde, il nous a bénis et comblés de bénédictions spirituelles multiformes.

Mais, disons-le pour conclure, nous célébrons la clôture de l’Année Jubilaire, mais nous ne célébrons pas la clôture de la « Miséricorde » car la miséricorde de Dieu est inépuisable. Alors comme Zachée, la Samaritaine et la femme adultère de l’Évangile, nous sommes invités à faire chaque jour l’expérience de cette miséricorde insondable du Père et à nous laisser façonner et transformer. Frères et sœurs, en chantant aujourd’hui avec la Vierge Marie, la Miséricorde de Dieu qui s’étend d’âge en âge, demandons-lui de continuer à la répandre, comme une rosée du matin, sur le monde, notre Église Famille diocésaine, nos familles et nos personnes. Demandons également au Seigneur, la grâce d’être témoins de sa Miséricorde, par une vie chrétienne empreinte d’amour et de compassion.

Daigne la Bienheureuse Vierge Marie, Notre Dame de la Miséricorde, prier pour nous et nous accompagner maternellement. « Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5,7).

+Philippe Cardinal OUEDRAOGO
Archevêque Métropolitain de Ouagadougou