I- INTRODUCTION

Fils et Filles de l’Église Famille de Dieu à Ouagadougou, la paix du Seigneur soit avec vous!

En 2014, un message largement relayé par la toile et les réseaux sociaux faisait état d’un projet de construction d’une nouvelle cathédrale et d’un ensemble d’ouvrages appelés « Complexe Catholique (C.CATH) ».

Six ans après, constatant que ledit projet n’est toujours pas en route, de nombreuses personnes se demandent ce qu’il en est. Après mûre réflexion, je voudrais, par le présent décret, informer l’ensemble de la Famille diocésaine de l’état de la question et présenter des nouvelles orientations pour une reprise diocésaine du projet qui avait fait rêver plus d’un.

En rappel, le vieillissement croissant de l’église cathédrale actuelle, construite en 1934 en matériaux non définitifs (mélange de banco et de briques cuites), et son évidente exiguïté face aux proportions toujours plus grandes que prennent nos assemblées liturgiques avaient conduit des fidèles de bonne volonté de l’Archidiocèse de Ouagadougou, membres de la Fondation « Pierres à Prières » (P.A.P.), à mener une réflexion qui a débouché sur ce projet de construction de cet ensemble d’ouvrages ci-haut évoqués.

L’initiative, dans une large mesure, était la réponse d’un groupe de fidèles à une préoccupation exprimée de Mgr Jean-Marie COMPAORÉ. Ce dernier, au début de son transfert au siège épiscopal de Ouagadougou comme nouvel Archevêque en 1995, s’était en effet soucié de la longévité et de la santé de la cathédrale actuelle.

Je voudrais ici saisir l’occasion pour saluer l’initiative de Mgr Jean-Marie COMPAORÉ ainsi que celle du groupe de fidèles qui a pris sur lui d’esquisser ce projet d’ensemble d’ouvrages dont l’objectif était de doter l’Archidiocèse de Ouagadougou d’une nouvelle cathédrale et d’autres infrastructures modernes.

Cet ensemble d’ouvrages, outre la nouvelle cathédrale, devrait comprendre, sur le même site, un mausolée, un bâtiment pour les pompes funèbres, un presbytère, un couvent pour religieuses, un centre d’hébergement, un restaurant, un cimetière paysager, une galerie marchande, une université catholique et un centre hospitalier. Son financement devrait s’effectuer essentiellement sur la base de mises à disposition de concessions funéraires sur un cimetière qui occuperait le souterrain de l’esplanade de ladite cathédrale.

La présentation du projet en 2014, suivie de sa précipitée publication sur les réseaux sociaux alors qu’il n’était encore ni discuté ni bouclé ni conclu, a tout de même eu l’avantage de susciter des débats, des réflexions et des questionnements. Ces débats, réflexions et questionnements concernaient à la fois l’architecture de ladite « nouvelle cathédrale »au regard des exigences théologico-canoniques des infrastructures ecclésiales (Cf. can. 1214-1222), l’opportunité même d’une autre cathédrale au regard de ce que représente la cathédrale actuelle dans l’histoire de notre pays et aux yeux des fidèles du Burkina, le mode de financement, de réalisation et de gestion des ouvrages en considération de la particularité des modes de fonctionnement de l’Église et de sa législation, la proximité des différents ouvrages à vocations très diverses, notamment l’université et ce qui devait être la cathédrale, l’implication de l’ensemble de la famille diocésaine dans la démarche.

En outre, la conjoncture sociopolitique de ces dernières années et les démarches d’entrée en possession définitive du terrain auprès des propriétaires terriens ont quelque peu ralenti aussi le processus, ce qui explique que les travaux ne soient pas encore lancés.

En définitive, si les réflexions susmentionnées ont, pour une part, confirmé la nécessité d’un nouvel édifice plus grand et plus fonctionnel, elles ont aussi apporté au projet des clarifications et des enrichissements par rapport aux points de débats ci-dessus énumérés dont je voudrais à présent communiquer les grandes lignes.

II- UN PROJET REDIMENSIONNÉ

Des différentes réflexions, observations, suggestions et concertations, un Comité en charge de la question a retenu ce qui suit (Cf. Compte rendu Rencontre du lundi 19 février 2018) :

1- Nature de l’édifice religieux

Considérant la complexité des aspects canoniques quant au changement de statut d’une ancienne cathédrale et prenant en compte l’attachement des fidèles chrétiens à la Cathédrale actuelle en raison de sa valeur historique et symbolique, sans pour autant occulter le fait de sa vétusté grandissante et son exiguïté face aux proportions toujours grandissantes de nos assemblées, il est retenu l’opportunité et même la nécessité d’un nouvel édifice religieux. Toutefois, au lieu d’une nouvelle cathédrale ou d’une co-cathédrale, c’est plutôt l’idée d’une Basilique qui a été retenue.

Par ailleurs, en raison de la vétusté de la Cathédrale actuelle, le Comité formule le souhait que soient prospectées les possibilités de son renforcement pour sa sauvegarde comme cathédrale et monument historique du patrimoine national.

2- Ouvrages à retenir sur le site

Le premier projet prévoyait les ouvrages suivants : une cathédrale, un mausolée, un bâtiment pour les pompes funèbres, un presbytère, un bâtiment pour les religieuses, un centre d’hébergement, un restaurant, un cimetière paysager, une galerie marchande, une université catholique et un centre hospitalier catholique. Le Comité retient l’ensemble des ouvrages cités à l’exception de l’université et du mausolée.

Il comprendrait donc : une Basilique, un presbytère, un couvent, un centre d’hébergement (maison du pèlerin), un restaurant, une galerie marchande (ou un centre commercial), un centre hospitalier, un cimetière paysager, un bâtiment pour les pompes funèbres, des salles de conférences, un parking, une salle des trésors…

L’ordre de priorité dans la réalisation sera défini par le Comité d’experts qui sera constitué pour l’étude globale du projet.

3- Le financement du projet

Il reviendra à un Comité d’experts de faire des propositions qui seront examinées par le Conseil pour les Affaires Économiques et les différents Conseils de l’Archidiocèse de Ouagadougou. Le volume du projet nécessitera la diversification des sources de financement.

III- POUR UNE RELANCE DU PROJET

Pour une relance du projet, les tâches suivantes sont préconisées :

- La formulation claire des principes (bibliques, théologiques, canoniques, artistiques et architecturaux) de construction d’une église ou d’un édifice religieux : ce travail se fera par le Groupe des Experts.

- La constitution d’un Groupe d’Experts comprenant des personnes ressources aux compétences diverses (architectes, urbanistes, BTP, théologiens, liturgistes, canonistes, juristes…) ;

- La rédaction de TDR : à partir des principes ci-dessus évoqués, le Comité rédigera des TDR qui prennent en compte les préoccupations architecturales, théologiques et canoniques relevées ainsi que les attentes exprimées.

- Le lancement d’un concours d’architecture : pour offrir un éventail plus large de choix de modèles de basiliques, le Comité a estimé nécessaire de relancer un concours d’architecture ouvert à tous en vue de la sélection d’une œuvre qui réponde le mieux aux attentes de la Famille diocésaine et aux normes d’un édifice sacré destiné au culte divin.

Enfin, je voudrais de façon particulière rendre hommage à Monsieur Maurice DIPAMA-Président du Conseil Diocésain des Laïcs-Membre du comité de réflexion décédé le 09 avril 2020, et à Monsieur Désiré KABORE-Architecte du premier plan Co-Cathédrale-Membre de la Fondation « Pierres à Prières » décédé le 28 mars 2020. Tous les deux se sont beaucoup donnés pour le projet. Que Dieu leur accorde le bonheur éternel.

Tout en remerciant chacun de vous, fidèles catholiques, hommes et femmes de bonne volonté, pour les nombreux efforts déjà consentis en bien des domaines de la vie et de la mission de l’Église, à tous, votre Pasteur sollicite encore votre adhésion et contribution au projet par la prière fervente et les efforts communs, pour qu’ensemble nous puissions bâtir une Maison à l’honneur de la Très Sainte Trinité.

Comptant sur l’engagement de tous, je confie le projet à la sollicitude maternelle de la Bienheureuse Vierge Marie, celle qui accueillit la première le Verbe fait chair.

Ouagadougou, le 30 Avril 2020

+ Philippe Cardinal OUEDRAOGO,
Archevêque Métropolitain de Ouagadougou

Abbé Jacob YODA,
Chancelier

 

Suivez-nous sur Facebook