LA CORDIALITÉ

7ème dimanche du Temps Ordinaire – Année A

 

En ce temps- là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Œil pour œil, et dent pour dent’.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »
Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.’
Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5,38-48)

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

 

Ce n'est pas la manifestation sensible des sentiments qui est le meilleur critère pour vérifier l'amour chrétien, mais le comportement attentif au bien des autres. En général, un humble service aux nécessiteux contient presque toujours plus d'amour que de nombreuses paroles touchantes.

Mais parfois, on a tellement insisté sur l'effort de la volonté qu'on en est venu à priver la charité de son contenu affectif. Et pourtant, l'amour chrétien, qui jaillit du plus profond de la personne, inspire aussi des sentiments, et se traduit par une affection cordiale.

Aimer son prochain, c'est lui faire du bien, mais c'est aussi l'accepter, le respecter, apprécier ce qui est aimable en lui, lui faire sentir notre accueil et notre amour. La charité chrétienne conduit la personne à adopter une attitude cordiale de sympathie, de sollicitude et d'affection, en surmontant les attitudes d'antipathie, d'indifférence ou de rejet.

Naturellement, notre façon personnelle d'aimer est conditionnée par la sensibilité, la richesse affective ou la capacité de communication de chacun. Mais l'amour chrétien favorise la cordialité, l'affection sincère et l'amitié entre les personnes.

Cette cordialité n'est pas une simple politesse extérieure exigée par les bonnes manières, ni une sympathie spontanée née du contact avec des personnes agréables, mais l'attitude sincère et purifiée de ceux qui se laissent vivifier par l'amour chrétien.

Peut-être ne soulignons-nous pas assez aujourd'hui l'importance de cultiver cette cordialité dans la famille, au travail et dans toutes nos relations. Cependant, la cordialité aide les gens à se sentir mieux, apaise les tensions et les conflits, rapproche les positions, renforce l'amitié, fait grandir la fraternité.

La cordialité contribue à nous libérer des sentiments d'indifférence et de rejet, car elle s'oppose directement à notre tendance à dominer, manipuler ou faire souffrir les autres. Ceux qui savent communiquer leur affection de manière saine et généreuse créent autour d'eux un monde plus humain et plus vivable.

Jésus insiste pour que nous fassions preuve de cette cordialité non seulement envers l'ami ou la personne agréable, mais même envers celui qui nous rejette. Rappelons quelques-unes de ses paroles qui révèlent sa manière d'être : "Si tu ne salues que tes frères et sœurs, que fais-tu d'extraordinaire ? ˝

Auteur : José Antonio Pagola
Traducteur : Carlos Orduna, csv

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