L’Avent, comme l’ensemble du calendrier liturgique catholique, aide les fidèles à revivre les grands événements de la vie et de l’enseignement du Christ, en particulier sa naissance (Noël) et sa Résurrection (Pâques). Le début de l’Avent marque aussi l’entrée dans une nouvelle année liturgique. C’est un temps au cours duquel les chrétiens sont appelés à faire un effort pour changer leur manière de vivre afin de se rapprocher de Dieu et de préparer la naissance de son Fils unique Jésus, le Sauveur de l’humanité. Mais dans le contexte d’insécurité permanent
que vivent les Burkinabè, est-il possible de se préparer pour Noël, la naissance du Sauveur ?
Le temps de l’Avent (du latin adventus, qui signifie “la venue ou l’avènement”) commence le 4ème dimanche précédant Noël.
L’Avent est aussi la période durant laquelle les chrétiens se préparent intérieurement à célébrer Noël, la naissance de Jésus-Christ sauveur de l’humanité. Tout au long de cette période, chacun est appelé à la vigilance et à un changement de vie. Les chrétiens sont donc appelés à la conversion et à la préparation du cœur pour accueillir le messie, Dieu fait homme parmi les hommes. L’Abbé Kizito NIKIEMA exprime cela en des termes simples mais interpellateurs : « Noël se prépare ».
Mais comment préparer Noël dans un contexte d’insécurité croissant ? Est-il possible d’avoir l’esprit à la fois occupé à résister face aux terroristes, à chercher les moyens pour survivre au quotidien et dans le même temps préparer la Noël ? L’esprit du temps de l’Avent qui exige aux chrétiens un changement de vie (pour accueillir son sauveur) ne perd-il pas tout son sens avec la situation sécuritaire que traverse le Burkina Faso ?
Au Burkina Faso, plus de la moitié du territoire subie des attaques terroristes au quotidien. On dénombre plus d’un million de déplacés internes. Il est évident que la première préoccupation des populations vivant dans ces localités sous emprise terroriste est la sécurité. Certains (les chrétiens) ignorent même qu’ils sont entrés dans le temps de l’Avent. En réalité, aucune préparation, même intérieure, n’est possible dans l’insécurité.
Pour ceux qui ont la chance d’habiter dans les localités où règne une certaine sécurité, la préparation et le changement de vie que demande le temps de l’Avent devrait être tourné vers ces populations victimes du terrorisme. « D’autres personnes ne penseront même pas à Dieu, aux pauvres, à ceux qui sont rejetés à l’image de Joseph et Marie qui furent rejetés quand ils cherchaient un logement convenable à Bethleem » déclare L’Abbé Kizito NIKIEMA.
En réalité, chacun peut bien se préparer pour la Noël même dans un contexte d’insécurité. Il faut une solidarité de la part de ceux qui sont dans les zones en sécurité. Ces derniers peuvent décider de préparer la naissance de Jésus en venant en aide aux victimes du terrorisme selon leurs moyens. Cela peut passer par des dons de vivres, vêtements, logements ou simplement une assistance psychologique (conseils pour vaincre le traumatisme vécu ou une présence physique pour permettre à certains de vaincre la solitude). Par ces actes de charité, les chrétiens en sécurité préparent ainsi la venue du Messie conformément au temps de l’Avent, et en même temps aident les victimes du terrorisme à penser un tant soit peu au jour de la Noël, la naissance de leur Sauveur.
Tout compte fait, pendant ce temps de l’Avent, chaque chrétien (les victimes du terrorisme en particulier) est appelé à garder la foi, l’espérance et à persévérer dans la prière pour un avenir meilleur. Les fidèles sont donc invités à se rapprocher davantage du Christ en ce temps de l’Avent car «si chaque Noël ne nous rapproche pas davantage de Jésus-Christ et de son Église, c’est un échec»(Abbé Kisito NIKIEMA).