PAR OUÏ-DIRE

2ème dimanche de l'Avent – Année C

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène,
les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés,
comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
« Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis;
et tout être vivant verra le salut de Dieu. »  (Lc 3,1-6)

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

 

Il y a des gens qui, plutôt que de croire en Dieu, croient en ceux qui parlent de lui. Ils ne connaissent Dieu que par "ouï-dire". Ils manquent d'expérience personnelle. Ils assistent peut-être à des célébrations religieuses, mais ils n'ouvrent jamais leur cœur à Dieu. Ils ne s'arrêtent jamais à réfléchir pour percevoir sa présence au fond de leur être.

C'est un phénomène fréquent : nous vivons en tournant autour de nous-mêmes, mais en dehors de nous-mêmes ; nous travaillons et nous jouissons, nous aimons et nous souffrons, nous vivons et nous vieillissons, mais notre vie s'écoule sans référence au mystère et sans un horizon ultime.

Même nous, qui nous disons croyants, ne savons souvent pas comment nous "tenir devant Dieu". Il nous est difficile de nous reconnaître comme des êtres fragiles, mais infiniment aimés par lui. Nous ne savons pas admirer son insondable grandeur ni savourer sa proche présence. Nous ne savons pas l'invoquer ni le louer.

Quelle tristesse de voir comment on parle de Dieu dans certaines émissions de télévision. Ils parlent "par ouï-dire". Ils discutent sur ce qu'ils ne connaissent pas. Les invités s'échauffent en parlant du Pape, mais on n'entend personne parler avec un peu de profondeur de ce Mystère que nous, les croyants, appelons "Dieu".

Pour découvrir Dieu, les discussions sur la religion et les arguments des autres ne sont d'aucune utilité. Chaque personne doit faire son propre parcours et vivre sa propre expérience. Il ne suffit pas de critiquer la religion dans ses aspects les plus déformés. Il est nécessaire de rechercher personnellement le visage de Dieu. Et lui ouvrir des voies dans nos propres vies.

Lorsque, pendant des années, la religion a été vécue comme un devoir ou comme un fardeau, seule cette expérience personnelle peut débloquer le chemin vers Dieu : pouvoir vérifier, même si ce n'est que de manière germinale et humble, qu'il est bon de lui faire confiance, que croire en Dieu nous fait du bien.

Cette rencontre avec Dieu n'est pas toujours facile. L'important est de chercher. Ne fermer aucune porte, ne rejeter aucun appel. Continuer à chercher, peut-être avec les derniers vestiges de notre force. Souvent, la seule chose que nous pouvons offrir à Dieu est notre désir de le rencontrer.

Dieu ne se cache pas de ceux qui le cherchent et le demandent. Tôt ou tard, nous recevons sa "visite" sans équivoque. Alors tout change. Nous le pensions distant, alors qu'il est proche. Nous le ressentions menaçant, alors qu'il est le meilleur ami. Nous pouvons dire les mêmes paroles que Job : "Jusqu'à présent, j'ai parlé de toi par ouï-dire ; maintenant, mes yeux t'ont vu".

 

Auteur : José Antonio Pagola
Traducteur : Carlos Orduna, csv

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