Il devait figurer sur cette page, en tant qu’invité aîné de marque pour partager avec nous et vous un aperçu de son odyssée terrestre, notamment les faits et évènements marquants de sa vie chrétienne, notamment, les défis, les grandes réussites, les perspectives pour l’église comme ils les souhaitaient et surtout des conseils aux jeunes. Hélas, au moment où il nous accordait l’entretien est aussi intervenue son admission à l’hôpital. « L’homme fait des projets, mais celui qui a le dernier mot, c’est l’Eternel ». Prov. 16-18

En lieu et place d’un partage de ses propres dires un hommage lui est rendu sur cette page, pour saluer la mémoire de ce grand homme, qui a vécu dans sa plénitude une vie dévouée au Seigneur, à la Vierge Marie, qui a soutenu les hommes et femmes qui ont croisé son chemin.

Le 18 juin 2023 s’éteignait au petit matin cette lumière brillante et sel du monde chrétien au Burkina Faso ;il s’agit de Mgr. Wenceslas Compaoré qui a su émerveiller, enseigner, conduire, consoler, organiser des groupes de fidèles chrétiens et chrétiennes, écrire à foison, valoriser ce que le Burkina lui a donné de voir en termes de culture, tous ceux qui étaient autour de lui, et même loin. L’homme du savoir vivre, de la politesse, débordant d’énergie et de créativité comme l’ont pu le constater les jeunes séminaristes qu’il a enseigné, dont le langage châtié aussi bien en latin, français et moré demeure gravé dans les mémoires, mais d’une humilité déconcertante qui marque même ceux qui ne l’ont connu qu’aux dernières années de sa brillante vie sacerdotale est ainsi parti.

Des témoignages divers ont révélé le prélat. Nous empruntons l’expression de ces témoignages des groupes et personnalités diverses lors des messes célébrées à son intention, et des notes vocales de l’Abbé Emmanuel Konvolbo, pour lui rendre ce bref hommage, sur cette page de la Pastorale de la santé. Né sous une bonne étoile en 1934 (l’année de la pose de la première pierre de la cathédrale de Ouagadougou), qui va tellement scintiller, cet hommage à Mgr. Wenceslas Compaoré ne saurait le décrire à la hauteur de la valeur de l’homme. En fait, on ne peut pas décrire aisément un homme d’une immensité comme celle qu’à démontrée ce prélat au cours de sa vie. Ceux qui ont vécu de près ses faits, gestes, initiatives et relations ne diront pas le contraire.

Une rencontre d’une journée en septembre 2022 aura suffi à un groupe de retraitants de comprendre que nous étions face à un Grand Homme, ou de confirmer chez ceux qui le connaissaient déjà sa grande aura toute empreinte de spiritualité. Il avait 88 ans alors et lorsqu’il a commencé à exposer sur Jésus et Marie dans le Mystère du Salut, d’une voix très percutante, claire, les mots et les expressions bien articulée, bien choisis pour rendre toute la profondeur du thème, alternant avec des chansons en latin, la quasi-totalité de la salle était subjuguée.

Irrésistibles et inspirantes étaient ses développements et les explications sur la sainteté de Marie, sa place exceptionnelle dans le mystère du salut, la puissance de Marie et sa médiation importante comme le moyen le plus sûr pour aller à Jésus, pour aller à Dieu, la spiritualité mariale, les 10 vertus de Marie que nous devons tous chercher à imiter ; sa préservation par Dieu de la corruption du tombeau et son assomption, ainsi que les  grâces  greffées sur la maternité de Marie, qui est mère de Jésus, Mère du sauveur, et donc Mère de Dieu. Des explications entre autres qui ont permis à plus d’un de découvrir ou de redécouvrir la sainte mère, mais plus en profondeur.

Passer une journée avec l‘évêque émérite de Manga a été un privilège et beaucoup prennent aujourd’hui la pleine mesure de l’immensité de ce grand homme, révélé davantage à travers des témoignages partagés par l’Abbé Emmanuel Konvolbo et d’autres personnes.

Premier supérieur africain du Petit Séminaire de Pabré, quel statut alors ! Puis le décorticage de sa qualification de chantre de Dieu, du fait qu’il ait composé des chants, interprété les psaumes de David en Mooré qui pourraient être perçus comme des chants grégoriens en mooré, très propices à la prière, et l’introduction de rythmes de dance mooré dont le Wennega et le Wiiré dans les chansons liturgiques. 

Savoir puiser dans la culture pour composer des chants ! Etudes de lettres modernes !  Pour un esprit très créatif, c’est une bonne base pour puiser effectivement et produire. Chez Mgr. Compaoré, la production a abondé, en termes de récits écrits, de portraits de personnalités marquantes de l’église catholique, de pièces de théâtre et de nombreux titres. Le pas a été vite franchi vers une grande exposition de la culture, ce qui lui vaut le label d’homme de culture sans entacher son rôle premier de serviteur de Dieu.

Ordonné Evêque le 18 mai 1997 à Yagma, l’Evêque Emérite de Manga a continué de démontrer son amour et son engagement pour la culture. Ceux-ci ont donné lieu à la rencontre diocésaine de manifestations culturelles annuelles à Manga, pour développer et faire connaître les cultures présentes dans le diocèse notamment, évènement qui a trouvé un écho favorable auprès de la commune qui s’est appropriée l’idée et fait de l’espace dédié à ces rencontres, son espace culturel.

Appelé aussi l’homme de confiance du Cardinal Paul Zoungrana, selon toujours le témoignage de l’Abbé Konvolbo, le Curé de la Cathédrale de Ouagadougou qu’il a été a laissé ses marques à travers les missions suivantes :

  • La promotion de la dévotion de l’Association du Cœur Immaculé de Marie (l’ACIM)
  • L’organisation et l’animation de l’Association des Femmes Catholiques (AFC)
  • L’accompagnement de l’ouverture de la Radio Maria devenue Radio Ave Maria et l’élaboration des programmes
  • Le soutien aux efforts de construction du sanctuaire de Yagma pour lequel il a su négocier et obtenu l’extension du site d’une centaine d’hectares.

Décoré à titre posthume dans les ordres burkinabè de la distinction de Commandeur de l’Ordre de l’Etalon par les plus hautes autorités du Pays représentées par l’ex- président et Médecin Commandant Jean- Baptiste Ouédraogo, l’église retiendra en plus de lui qu’il a accordé beaucoup d’importance à la traduction de la foi chrétienne en mooré comme l’a indiqué l’Abbé Konvolbo. Celui-ci ajoute que L’évêque mettait un accent particulier sur la bonne traduction des textes liturgiques en mooré, incitant ses collaborateurs à élaborer un lexique préparatoire aux traductions futures estimant que la juste traduction était importante pour la transmission de la foi.

On apprend toujours de l’Abbé, que Mgr. Wenceslas Compaoré demeurera aussi dans les consciences comme l’homme de la conservation de la mémoire de l’histoire de l’église au Burkina Faso, et particulièrement dans l’Archidiocèse de Ouagadougou.

Il a engagé de nombreuses réflexions sur les musées catholiques, et avait un projet de fouilles archéologiques pour retrouver par détection métallique, les métiers et autres objets enterrés dans la cour de la cathédrale et dont il avait connaissance, dans le cadre de la réalisation d’un musée catholique.

Merci à l’Evêque Emérite de Manga, Commandeur de l’Ordre de l’Etalon, pour tout ce qu’il a été pour l’Eglise et apporté aux fidèles chrétiens du Burkina.

Paix à son âme !