I. Comment bénéficier des Indulgences en cette Année de la foi ?
(Cf. décret de la Pénitencerie apostolique du 14 septembre 2012)
A l’occasion de l’Année de la foi, la Pénitencerie apostolique - un des trois tribunaux de la curie romaine -, a émis un décret, conformément aux désirs du pape, accordant des Indulgences aux fidèles afin de les encourager à « la connaissance et à l’amour de la doctrine de l'Eglise catholique » et afin que ceux-ci en obtiennent « des fruits spirituels plus nombreux ». Le décret indique un certain nombre d’exercices de piété à accomplir tout au long de cette Année de la foi.
Avant de vous donner le contenu de la décision, voici quelques explications sur la doctrine catholique des Indulgences (Cf. Const. apost. Indulgentiarum doctrina, Paul VI ; Code de droit canonique (1983), canons 992-997 ; Catéchisme de l'Église catholique, § 1471–1479) :
Tout d’abord l'Église réaffirme son droit à octroyer les Indulgences, « en vertu du pouvoir de lier et de délier qui lui a été accordé par le Christ Jésus » (Catéchisme de l'Eglise Catholique § 1478). Elle précise aussi que l'Indulgence libère seulement de la « peine temporelle » - la peine endurée en ce monde - due au péché et non de la « peine éternelle ». En effet, il faut savoir que tout péché que nous commettons a toujours des séquelles, des conséquences plus ou moins douloureuses pour nous-mêmes ou pour les autres. Quand nous nous confessons, le péché est effacé par le sacrement du pardon. Mais le sacrement n'enlève pas la peine temporelle qu’entraîne le péché. Cette peine se traduit généralement par un temps de purgatoire c’est-à-dire de purification si elle n'est pas d'abord purgée sur terre par des actes de foi et de charité. Cette peine temporelle peut être atténuée, voire effacée par l'Indulgence dite partielle quand elle libère seulement en partie de la peine, ou plénière, quand elle libère totalement de la peine causée par le péché.
Pour gagner ou profiter des Indulgences « il faut être baptisé, non excommunié et en état de grâce, au moins à la fin des œuvres prescrites » (cf. canon 996, §1). De même, le fidèle « doit avoir l’intention au moins générale de les acquérir et il doit accomplir les œuvres imposées dans le temps fixé et de la manière prescrite, selon la teneur de la concession » (canon 996, §2). Le Catéchisme de l’Eglise catholique ajoute aussi que « tout fidèle peut gagner des Indulgences pour soi-même ou les appliquer aux défunts » (CEC 1471 ; cf. canon 994).
Pour acquérir « l’Indulgence plénière » des peines attachées à ses péchés pour soi-même et pour des défunts il faut avant tout avoir un vrai repentir de ses péchés, se confesser et prier aux intentions du pape.
II. Applications concrètes
1°- Assister à au moins trois prédications de mission, ou à trois enseignements sur les Actes du concile Vatican II et sur les articles du Catéchisme.
Application : Vous pouvez mettre ce point en application en allant suivre les conférences et les enseignements sur le Catéchisme et sur Vatican II dans les paroisses ou dans tout autre lieu du diocèse.
2°- accomplir un pèlerinage dans une Basilique papale, une catacombe chrétienne, une Eglise cathédrale, un lieu sacré désigné par l’évêque du lieu pour l’Année de la foi ; participer en ce lieu à une sainte cérémonie ou s’arrêter au moins pour un temps de recueillement suffisant, accompagné de pieuses méditations conclues par la récitation du Notre Père, la profession de foi, les invocations à la Bienheureuse Vierge Marie et, le cas échéant, aux saints apôtres ou saints patrons ;
Application : lieux de pèlerinage possibles : l’Eglise cathédrale, la chapelle du Saint-Sacrement « Bethléem », le sanctuaire de Yagma et son Eglise, les églises paroissiales.
3°- aux jours déterminés par l’évêque du lieu pour l’Année de la foi (solennité du Seigneur, de la Bienheureuse Vierge Marie, à l’occasion des fêtes des saints apôtres et patrons, de la Chaire de saint Pierre), participer dans un lieu saint à une célébration eucharistique solennelle ou à la liturgie des Heures, en ajoutant la profession de foi.
Application : La solennité de la Sainte Trinité, toutes les solennités de Notre Seigneur et de la Vierge Marie, les fêtes des apôtres et du saint patron nominal.
4°- choisir librement un jour, au cours de l’Année de la foi, pour la pieuse visite du baptistère ou de tout autre lieu où on a reçu le sacrement de baptême si on renouvelle les promesses baptismales.
Application : Dans la mesure du possible, au jour anniversaire de son baptême, chacun pourra aller à la messe ou à tout autre office dans l’église paroissiale où il a reçu le baptême. Il voudra bien s’y préparer par le sacrement de la Réconciliation.
Le décret précise que les évêques diocésains pourront, le jour le plus opportun, par exemple à l’occasion de la principale célébration, comme le 24 novembre 2013 au Christ Roi de l’Univers, donner la bénédiction papale avec l’Indulgence plénière. Les fidèles, qui, pour des raisons indépendantes de leur volonté (raison de santé, assistance permanente aux malades) ne pourront pas prendre part aux cérémonies fixées et se rendre dans les lieux prescrits, pourront aussi obtenir l’Indulgence Plénière, par la pensée et le cœur, aux interventions du pape et des évêques à travers la radio et la télévision. Pour cela il suffit qu’ils récitent le Notre-Père ou le Credo, ou d’autres prières conformes aux finalités de l’Année de la foi en même temps qu’ils offriront leurs souffrances ou les difficultés de leur vie au Seigneur.
Les présentes dispositions du décret sont valables uniquement pour l’Année de la foi.
En résumé, voici les conditions nécessaires pour bénéficier des Indulgences :
- Accomplir l’acte prescrit en assistant aux enseignements du pape ou des évêques, en visitant les lieux choisis par l’évêque diocésain ;
- Recevoir le Sacrement de Pénitence avec un désir sincère de conversion ;
- Accomplir la pénitence indiquée ;
- Prier aux intentions du Pape (un « Notre Père » ou le credo, un « Je vous salue Marie », Un « Gloire au Père… ») ;
- Recevoir la Communion en allant à la messe.
Bonne et féconde Année de la foi !
+Monseigneur Philippe OUEDRAOGO
Archevêque métropolitain de Ouagadougou
Décembre 2012