CROIRE

5ème dimanche de Pâques – Année B

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. » (Jean 15,1-8)

La foi n’est ni une impression ni une émotion du cœur. Sans doute, le croyant sent sa foi, il l’expérimente et en jouit, mais ce serait une erreur de la réduire à du « sentimentalisme ». La foi n’est pas quelque chose relevant des sentiments : « Je ne sens plus rien ; je suis sûrement en train de perdre ma foi ». Etre croyants est (plutôt) une attitude responsable et raisonnée.

La foi n’est non plus une option personnelle. Le croyant s’engage personnellement à croire en Dieu mais la foi ne peut pas être réduite à du « subjectivisme » : « J’ai mes idées et je crois à ce qui me semble bon ». La réalité de Dieu ne dépend pas de moi ni la foi chrétienne n’est une fabrication de quelqu’un. Elle jaillit de l’action de Dieu en nous.

La foi n’est non plus une coutume ou une tradition héritée de nos parents. Il est bon de naître dans une famille croyante et de recevoir depuis son enfance une orientation chrétienne pour sa vie, mais ce serait bien pauvre de réduire la foi à « une simple coutume religieuse » : « Dans ma famille, nous sommes depuis toujours des gens d’église ». La foi est une décision personnelle qui relève de chacun.

La foi n’est non plus une recette morale. Croire en Dieu comporte des exigences, mais ce serait une erreur de tout réduire à du « moralisme » : « Moi, je respecte tout le monde et je ne fais du mal à personne ». La foi est en plus, amour envers Dieu, engagement pour un monde plus humain, espérance de vie éternelle, action de grâces, célébration.

La foi n’est non plus un « tranquillisant ». Croire en Dieu est, sans doute, une source de paix, de consolation et de sérénité, mais on ne doit pas faire de la foi une bouée de sauvetage pour les moments critiques : « Moi, quand je suis dans l’angoisse, je recours à la Vierge ». Croire doit être le meilleur stimulant pour lutter, pour travailler et pour vivre d’une manière digne et responsable.

La foi chrétienne commence à s’éveiller en nous lorsque nous rencontrons Jésus. Le chrétien est une personne qui a rencontré le Christ et qui découvre en lui un Dieu Amour qui l’attire de plus en plus. Jean l’exprime très bien : « Nous avons connu l’amour de Dieu envers nous et nous avons cru en lui. Dieu est Amour. » (1Jean 4,16)

Cette foi grandit et porte des fruits seulement si nous demeurons jour après jour unis au Christ, c’est-à-dire, motivés et soutenus par son Esprit et par sa Parole: « Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, portera beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire »

Auteur : José Antonio Pagola
Traducteur : Carlos Orduna, csv