LA BÉNÉDICTION DE JÉSUS

Ascension du Seigneur – Année C

 


En ce temps-là, Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur dit : « Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. »
Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une puissance venue d’en haut. »
Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit.
Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel.
Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie.
Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.
 (Lc 24,46-54)

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

 

Ce sont les derniers moments de Jésus avec les siens. Il va les laisser peu après pour entrer définitivement dans le mystère du Père. Il ne pourra plus les accompagner sur les routes du monde comme il l’a fait en Galilée. Sa présence ne pourra être remplacée par personne. Jésus pense seulement à ce que l'annonce du pardon et de la miséricorde de Dieu parvienne à tous les peuples. Que tout le monde écoute son appel à la conversion. Personne ne devrait se sentir perdu. Personne ne doit vivre sans espérance. Tout le monde doit savoir que Dieu comprend et aime ses fils et ses filles sans fin. Qui pourra annoncer cette Bonne Nouvelle ?

Selon le récit de Luc, Jésus ne pense ni aux prêtres ni aux évêques. Ni aux docteurs ni aux théologiens. Il veut laisser sur terre des "témoins". C'est la première chose : "Vous êtes témoins de ces choses". Ce sont les témoins de Jésus qui communiqueront leur expérience d'un Dieu bon et transmettront son mode de vie en travaillant pour un monde plus humain. Mais Jésus connaît bien ses disciples. Ils sont faibles et lâches. Où trouveront-ils l'audace d'être témoins de quelqu'un qui a été crucifié par le représentant de l'Empire et les dirigeants du Temple ? Jésus les rassure : "Je vous enverrai le don promis par mon Père. " Ils ne manqueront pas de la "force d'en haut". L'Esprit de Dieu les défendra.

Pour exprimer graphiquement le désir de Jésus, l'évangéliste Luc décrit son départ de ce monde de manière surprenante : Jésus retourne au Père en levant ses mains et en bénissant ses disciples. C'est son dernier geste. Jésus entre dans le mystère insondable de Dieu et sa bénédiction descend sur le monde.

Nous, chrétiens, nous avons oublié que nous sommes porteurs de la bénédiction de Jésus. Notre première tâche est d’être des témoins de la Bonté de Dieu, de garder vivante l’espérance et de ne pas nous soumettre au pouvoir du mal. Ce monde qui semble parfois être un "enfer maudit" n'est pas perdu. Dieu le regarde avec tendresse et compassion.

Il est également possible aujourd'hui de faire le bien, de répandre la bonté. Il est possible de travailler pour un monde plus humain et pour une coexistence plus saine. Nous pouvons être plus solidaires et moins égoïstes. Plus austères et moins esclaves de l'argent. La crise économique, elle-même, peut nous amener à rechercher de toute urgence une société moins corrompue.

Jésus est une bénédiction et les gens doivent le savoir. La première chose à faire est de promouvoir une "pastorale de la bonté". Nous devons nous sentir témoins et prophètes de ce Jésus qui a passé sa vie à semer des gestes et des paroles de bonté. C’est ainsi que l’espérance en un Dieu Bon et Sauveur s’est éveillé parmi les gens de Galilée. Jésus est une bénédiction et les gens doivent le savoir.

Auteur : José Antonio Pagola
Traducteur : Carlos Orduna, csv