1. Qui est Marie ?

Marie vivait à Nazareth, en Galilée. Selon la tradition, ses parents étaient Joachim et Anne. Marie était juive. Elle fut élevée dans la lecture des Saintes Écritures et dans l’obéissance à la Loi de Dieu. Elle avait été donnée en mariage à Joseph. Tous les deux avaient décidé de rester vierges par amour du Seigneur.

Un ange lui apparut et lui communiqua que l'Esprit Saint viendrait sur elle, et qu'elle serait la mère du Fils de Dieu (Lc 1, 35). Marie accepta cette merveilleuse mission avec ces paroles : “ Que tout se passe pour moi selon ta parole " et à cet instant Jésus fut conçu dans son sein. La naissance de l'Enfant eut lieu à Bethléem, en Judée, et fut accompagnée d'une série de circonstances qui sont relatées dans les Évangiles de Matthieu et de Luc.

Sait-on quelque chose sur Marie après la naissance de Jésus, la présentation au Temple et la fuite en Égypte ? Au bout d'un certain temps, nous voyons Marie, avec Joseph et l’Enfant, installés à Nazareth. Nous connaissons là un seul événement remarquable : à l’âge de 12 ans, Jésus est perdu et puis retrouvé au temple de Jérusalem. Ce fut la période appelée “ vie cachée " de Jésus : vie de famille au sein du foyer, vie de travail. C’est vers les 30 ans que Jésus commence sa “ vie publique ", vie apostolique et missionnaire.

Marie l’accompagne, parfois de près, parfois de loin. L’Évangile nous la montre à Cana lors d'un mariage, et au pied de la Croix, lors de la mort de Jésus. Nous voyons Marie aussi en d'autres occasions. Le livre des Actes la présente au Cénacle avec les apôtres après la résurrection du Seigneur. La Tradition suggère qu’elle mourut à Éphèse (Asie Mineure) chez l'Évangéliste Jean.

2. Comment était Marie ?

On peut déduire de l'Évangile que Marie était humble et pure ; décidée et courageuse face à la vie ; capable de se taire lorsqu'elle ne comprenait pas, capable de réfléchir et de méditer ; serviable, charitable, sensible aux besoins des autres ; d’une grande force morale ; franche, sincère, fidèle, loyale. Marie, c'est un modèle de femme ; le type idéal de la femme.

3. En quoi consiste principalement la grandeur de Marie ?

La grandeur de Marie est d'être la mère de Dieu. Certains disent que Marie est mère de Jésus “ en tant qu'homme ", mais pas de Jésus “ en tant que Dieu ".

Nous pensons que cette distinction est artificielle car une mère est mère de son fils tout entier tel qu'il est ou tel qu'il devient. Par exemple nous ne disons pas que la mère d'un président a été sa mère lorsqu'il était enfant mais pas lorsqu'il est président ; nous ne disons pas non plus que notre maman est la mère de notre corps mais pas de notre âme... Nous ne faisons pas de distinction. Nous disons simplement qu'elle est notre mère. Marie est mère de Jésus. Jésus est Dieu. Nous pouvons donc dire que Marie est Mère de Dieu et c’est là sa grandeur.

Cependant, il faut bien comprendre cette expression : Marie n’est pas à l'origine du Fils de Dieu, car il existe depuis toujours. Marie n'est qu'une simple créature humaine. Mais Marie a conçu et enfanté le corps humain auquel le Fils de Dieu s'est uni pour se faire l'un de nous : “ C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu ” (Lc 1, 35).

Alors affirmer que Marie est “ mère de Dieu” c’est affirmer que Jésus est vraiment Dieu. Depuis les premiers, siècles, l'Église invoquait Marie comme “ mère de Dieu ”, mais c’est au Concile d'Éphèse, en 431, que ce titre fut reconnu officiellement par l'Église. Et depuis lois, nous pouvons invoquer : “ Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous... ”.

4. Quel est le rapport de Marie avec la Sainte Trinité ?

Marie est la fille préférée du Père. L'Ange le lui dit à l'Annonciation : “ Réjouis-toi, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi "(Lc 1, 28). L'expression “ pleine de grâce " peut être traduite aussi par “ aimée et favorisée ” de Dieu.

Elle a avec l'Esprit Saint une relation que l'on a comparée à celle de l'épouse avec l'époux. L’Ange lui dit : “ L'Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre" (Lc 1, 35).

Quant à la relation de Marie avec le Christ Verbe incarné, nous pouvons dire : Marie est mère mais aussi disciple du Christ ; la première à le suivre, son inséparable collaboratrice. Elle est un reflet de la sainteté de Jésus, comme la lune reflète la lumière éblouissante du soleil.

5. Que nous dit la Bible sur Marie ?

Dès le début de la Bible, nous voyons une annonce de Marie. Au serpent qui symbolise le diable, Dieu dit : “ Je mettrai une hostilité entre la femme et toi, entre sa descendance et ta descendance ; sa descendance t’écrasera la tête et tu l'atteindras au talon " (Gn 3, 15). L’Église a vu dans cette phrase une annonce du Messie et elle a reconnu en cette femme Marie de Nazareth, mère de Jésus, vainqueur de Satan.

Sept cents ans avant le Christ, le prophète Isaïe nous annonce aussi Marie : “ Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : voici, une jeune fille est enceinte, elle va enfanter un fils et elle lui donnera le nom d'Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous ” (Is 7, 14).

Quand Jésus est en croix, il confie Jean à sa mère et sa mère à Jean en disant : " ‘Femme, voici ton fils'. Puis il dit au disciple : ‘voici ta mère'. À partir de cette heure-là, le disciple l'accueillit chez lui ”. Et l'Évangile ajoute aussitôt : “ Après cela, sachant que maintenant tout est achevé et que l'Écriture est accomplie jusqu'au bout, Jésus dit : J’ai soif’” puis il meurt (cf. Jn 19, 26-28).

À la suite de Jean, les chrétiens ont compris qu'accueillir Marie, c'est répondre au désir du Christ et réaliser ce qui était annoncé, dès le début, dans les Saintes Écritures.

6. Quelle est la relation de Marie avec l'Église ?

Étant mère du Christ et, nous, étant par adoption les frères du Christ, Marie est aussi “ notre Mère". C'est ce que le Christ en croix dit expressément s'adressant à Jean : “ Voici ta mère " (Jn 19, 27).

Marie, parce qu'elle est disciple du Christ, est notre modèle, elle nous précède à la suite du Christ, elle nous montre le chemin et nous encourage à le suivre. Marie est pour nous modèle de foi, d’espérance et d'amour. Marie est la “ Mère de l’Église".

Actuellement Marie intercède pour nous devant le Seigneur. Et nous nous recommandons à elle pour qu'elle nous aide à suivre les traces de Jésus jusqu'au jour de notre rencontre définitive avec lui.

7. Pourquoi vénérer spécialement Marie ?

Au moment de la Réforme protestante, Luther a fortement critiqué plusieurs formes exagérées de culte envers Marie. Mais il resta fidèle à la tradition : il croyait à la virginité de Marie, à son immaculée Conception et a son titre de “ mère de Dieu ". Il montra en Marie un modèle d'humilité et de foi et il recommandait de prier Marie pour qu'elle intercède pour nous.

Au contraire, Calvin fut un adversaire de la dévotion à Marie, disant que louer Marie et l'invoquer était une idolâtrie.

À sa suite, beaucoup de frères protestants n'arrivent pas à faire la différence entre l'invocation à Marie et l’adoration.

Adorer Marie serait un péché contre le premier commandement de la Loi de Dieu. Mais jamais l'Église n’a enseigné qu'il faut adorer Marie. Car Marie n’est qu’une créature de Dieu.

Nous n'adorons pas Marie, nous la vénérons, nous l’aimons, nous l’invoquons dans la prière en lui demandant d'intercéder pour nous et de nous faire connaître, aimer et suivre Jésus comme elle l'a fait. Nous l’adoptons comme modèle de foi, d'humilité, et d'obéissance à la Parole du Christ.

Cette vénération prend sa source dans la Bible. En effet, c’est à la suite de l'ange Gabriel que nous disons : “ Je te salue, toi la comblée de grâce, le Seigneur est avec toi " (Lc 1, 28). Et nous la louons avec Élisabeth : “ Tu es bénie parmi les femmes et Jésus, ton fils est béni " (Lc 1, 42).

Marie l'avait prophétisé : “ Désormais, les hommes de tous les temps me diront bienheureuse " (Lc 1, 48). Puis, c’est une femme du peuple qui dit à Jésus : “ Heureuse la femme qui t'a porté et qui t'a nourri de son lait " (Lc 11, 27).

Nous vénérons donc Marie d'une façon spéciale parce que Dieu l'a choisie pour être Mère de Jésus, le Fils de Dieu, le Messie-sauveur. Marie est donc le modèle de ce que doivent être tous les chrétiens.

8. Et pourquoi prier Marie ?

Jésus Christ est l'unique Médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tm 2, 5) : lui seul a réconcilié complètement les hommes avec Dieu en mourant sur la Croix. Aucune créature ne peut figurer sur le même plan que le Verbe incarné, notre Rédempteur.

Mais Paul nous apprend que nous aussi nous sommes invités à collaborer à l’œuvre de salut du Christ : “ Et maintenant, mes souffrances pour vous sont ma joie, car je complète ainsi dans ma chair ce qui manque encore aux épreuves du Christ pour son corps qui est l’Église " (Col 1,24).

Si la médiation du Christ est unique, elle n'exclut pas, mais elle appelle au contraire les fidèles à y coopérer de façon variée. Dans ce sens, Marie a été comblée de grâces pour nous donner Jésus, qui est la source de toutes grâces... Elle a été choisie entre toutes les femmes pour permettre au Fils de Dieu de se faire homme. Marie a été pleinement associée à l'œuvre du salut : à Cana (Jn 2, 1-11), Marie a provoqué, par son intercession, le premier miracle de Jésus.

Comme le vieillard Syméon l'avait prédit (Lc 2, 33-35), Marie, debout au pied de la croix, s'est unie à la souffrance du Rédempteur (Jn 19, 25). Elle a souffert profondément avec son fils participant avec lui à l'œuvre du Rédempteur.

Nous croyons que le rôle de Marie dans l'histoire du Salut n’est pas terminé, maintenant qu'elle est entrée dans cette gloire qui nous est promise à tous (cf. Ep 1, 3-14).

Comme à Cana, Marie présente à son fils ressuscité les besoins des hommes, elle continue d'intercéder pour nous auprès de Jésus. Ce rôle maternel de Marie ne porte pas ombrage à Jésus, notre unique médiateur, puisque c’est justement auprès de Lui qu’elle intercède en notre faveur. C'est en ce sens que nous appelons Marie “ Médiatrice de toutes grâces " car elle est notre Médiatrice auprès de son fils Jésus, notre seul Médiateur auprès du Père. La Bible nous montre de grands exemples d'intercession Abraham (Gn 18, 16-33), Moïse (Ex 32, 11-14). Paul a fréquemment recours à la prière d'autrui : “ Intercédez pour tous les fidèles " (= les saints). Priez aussi pour moi... Obtenez-moi la hardiesse de parler de l’Évangile comme je le dois ” (Ep 5, 18-19 ; voir aussi Col 4, 3-4 ; Rm 15, 32 ; 2 Co 1, 11).

C’est ainsi que l'on peut prier Marie, c'est-à-dire lui demander de prier pour nous car nous croyons que “ la supplication fervente du juste a beaucoup de puissance " (Jc 5, 16). Le but de l’intercession de Marie est de nous conduire à Jésus dans l’obéissance à l'Esprit Saint.

9. Comment prier Marie ?

La principale prière à Marie est l'Ave Maria ou le Je te salue, Marie qui a deux parties ; la première reprend des extraits de l’Évangile dans les récits de l'Annonciation et de la Visitation : “ Je te salue, Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi ” (Lc 1, 28). “ Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni (Lc 1, 42). La deuxième partie fut ajoutée par l'Église : “ Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, (pauvres) pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen ”.

Depuis presque 800 ans, les chrétiens prient le chapelet. Le chapelet, d'est saluer Marie et puis, avec elle, saluer Jésus. C’est méditer avec elle les grands moments (“ mystères ") de la vie de notre Sauveur : les moments joyeux, les moments douloureux et les moments glorieux.

La prière du chapelet est tout à fait facultative. Ce n'est pas une obligation pour le chrétien. Cependant c'est une prière toute tournée vers l'Évangile, toute simple et très profonde, où Marie nous guide pour rencontrer Jésus et le contempler.

Jésus disait : “ Quand vous priez, ne prononcez pas trop de paroles comme le font les païens... " (Mt 6, 7). Certaines personnes pensent que cette critique s’adresse à ceux qui prient le chapelet. Mais l'avertissement de Jésus vise les personnes qui croient que, dans leur prière, elles doivent informer Dieu lui-même de leurs besoins, de façon répétée et insistante. Jésus invite au contraire à une prière sobre et dépouillée qui traduit surtout la foi et la confiance de celui qui prie. La prière du chapelet possède précisément ces qualités.

10. D'autres questions sur Marie

Les titres donnés à Marie

Pourquoi certains parlent ils de la Vierge en disant “ Notre-Dame de Lourdes", “ Notre-Dame de Fatima ", “ Notre-Dame d'Afrique ? Pourquoi tant d’images et de titres ? Est-ce qu’il y a beaucoup de Vierges ? Non, la Vierge Marie est unique : celle dont nous parle l'Évangile ; Marie de Nazareth, la Mère de Jésus. Les divers noms et les différentes images se réfèrent a des circonstances et à des mystères de sa vie ou aux lieux où elle est vénérée. Par exemple, " Notre-Dame des Douleurs " (“ Mater Dolorosa ") est Marie au pied de la croix, une femme mûre, transpercée par la douleur. “ Notre Dame de l’Assomption ” est Marie transfigurée, entrant dans la gloire de Jésus Ressuscité.

La Sainte Vierge Marie est unique. Les milliers d’artistes qui ont voulu la peindre, la sculpter, l'ont imaginée chacun à sa manière, en s’inspirant de l'Évangile et de la foi de l’Église.

Les apparitions de la Vierge

Par amour des hommes, la Vierge Marie, glorifiée dans le ciel, peut intervenir dans notre monde. Elle peut “apparaître ” à telle ou telle personne, d’habitude à des enfants ou à des personnes humbles, et leur donner un message pour que les hommes se convertissent et reviennent vers Dieu. Mais, face aux personnes qui déclarent avoir eu une apparition de la Vierge Marie, l'Église ne croit jamais d’emblée. L'Église est prudente, sage, très lente à reconnaître une apparition. Elle étudie et vérifie ; elle mène d'abord une longue enquête afin d'éviter toute tromperie ou fabulation Ces vérifications durent plusieurs années et ce n’est qu'après cet examen minutieux qu'elle se prononce et, avec son autorité, déclare telle ou telle apparition réelle ou fictive.

Parfois, l'Église est arrivée à la conviction de l’authenticité d’une apparition grâce à la sainteté de vie et au sens que donne à son expérience celui ou celle qui a vu l’apparition, grâce aussi à la pureté du message livré ou aux événements survenus sur le lieu même de l’apparition : conversions, guérisons, etc. C'est ce qui est arrivé à Lourdes (France) en 1858 ou à Fatima (Portugal) en 1917. D'autres fois, l'Église refuse les prétendues apparitions ou simplement elle ne se prononce pas en attendant que le temps établisse la vérité.

De toutes les façons, aucun chrétien n'est obligé de croire à une quelconque apparition. Les seules apparitions, fondement de notre foi, sont celles du Christ ressuscité, dont témoigne le Nouveau Testament, et aucune autre apparition ne peut avoir le même statut. Ce qui devait être dit et révélé a été dit et révélé. Cependant la tradition chrétienne admet la possibilité de telles apparitions et reconnaît la réalité de certaines d'entre elles.

Pour réfléchir

1. Que savons-nous à propos de Marie ?

2. D'où vient la grandeur de Marie ?

3. Dans quel sens pouvons-nous appeler Marie “ co-rédemptrice ” ?

4. Pouvons-nous appeler Marie “ Mère de Dieu ” ? Pourquoi ?

5. Qu’est-il reproché aux catholiques par certains groupes protestants ?

6. Est-ce que les catholiques adorent Marie ?

7. En quoi consiste le culte de vénération que nous lui rendons ?

8. Qu’est-ce que Marie a annoncé par rapport à la mémoire qu’on ferait d’elle ?

9. Comment l’Église se rappelle-t-elle Marie à travers les siècles ?

10. Est-ce que le chapelet est une prière biblique ?

11. La Vierge Marie est-elle apparue ? Où ? Quand ? Quel a été son message ?

Père Carlos Orduna Diez
Clerc de Saint Viateur
1999