Déroulement d’une école d’oraison de cinq jours ou deux week-end

Quand l’École dure cinq jours (ou deux week-ends), espacés de deux mois, chaque matin, il y a une oraison d’une demi-heure. Les premiers jours cette oraison est guidée, avec des temps de silence. L’animateur commence par quelques paroles, comme dans toute oraison : mise en présence de Dieu, appel à l’Esprit Saint. Puis il lit un court texte d’Écriture. De temps en temps, il dit une phrase. Mais il faut veiller à laisser des silences. Chaque jour, la part de silence augmente, afin que les participants apprennent à prier personnellement. Les derniers jours, l’oraison est complètement silencieuse, sauf la lecture de l’Écriture. A la fin l’animateur conclut par une prière.

Les enseignements :

En général, il y en a trois par jour (quelques fois quatre). Avant chaque enseignement, on fait une courte prière ou un chant. Après la causerie principale du matin et après celle de l’après-midi, il est bon de prendre quelques minutes d’oraison, soit sur place, soit au lieu de prière.

On peut prévoir des temps d’échange (¾ d’heure), deux ou trois fois au cours de l’école. On met les participants en petites équipes (de six personnes environ, avec un membre de l’équipe d’animation). Le but est que chacun puisse s’exprimer. L’animateur doit être discret. Les thèmes des échanges peuvent être :

- Comment je prie…
- Mes difficultés à prier…
- Les questions que je me pose…
- Mes résolutions pour l’avenir…

L’École doit être l’occasion de faire connaître le plus grand nombre de prières en usage parmi les chrétiens. Ainsi chacun pourra découvrir celles qui lui conviennent le mieux.

La Prière partagée.

Il s’agit d’une prière spontanée. On ne prépare rien. On est attentif aux suggestions de l’Esprit Saint et on écoute les autres. La prière partagée favorise l’expression orale. Elle pourra être reprise quand chacun sera retourné dans sa communauté chrétienne.

Le groupe comprend entre quinze et vingt personnes avec un animateur. Chacun a une Bible ou un Évangile. On s’assied en cercle. Au centre, il y a une croix, une icône ou une image, une bougie qui rappellent la présence du Christ au milieu de nous.

La prière commence selon le schéma habituel : mise en présence de Dieu, appel à l’Esprit Saint. Chacun peut dire un mot. On prend son temps. Quand on a prié suffisamment, l’animateur annonce le texte qu’il a choisi. Il le lit lentement. Chacun suit dans son livre.

Ensuite ceux qui le désirent reprennent un mot ou une courte phrase qui l’a touché (dix minutes environ). Après cela ceux qui le veulent font une courte prière, en rapport avec le texte. Parfois quelqu’un lance un refrain, pourvu qu’il soit en lien avec ce qui a été dit.

Quand le temps est achevé, l’animateur résume dans une prière l’essentiel des interventions. On termine par une prière connue.

L’Eucharistie est célébrée chaque jour.

Autres prières

On peut prévoir un temps d’adoration du Saint Sacrement, soit chaque jour, soit une ou deux fois au cours de l’École.

On peut réciter des psaumes de l’office liturgique.

Autre possibilité : réciter un mystère du Rosaire.

Un temps de prière personnelle peut être prévu chaque jour. Chacun reçoit une piste de réflexion ou un questionnaire, ou un texte de l’Écriture.

Prier avec son corps.

Il y a au cours de l’École une séance d’attitude corporelle. Celui qui dirige cet exercice fait comprendre la signification spirituelle de chaque geste. Il ne s’agit pas seulement d’effectuer des gestes mais de les vivre à fond dans leur sens à la fois biblique et humain. L’exposé sur le corps est suivi d’un exercice pratique sur la signification des diverses attitudes.

L’équipe d’animation est attentive à profiter de toutes les occasions pour faire prendre ces attitudes : oraison du matin, prière avant les enseignements, célébration eucharistique…

Silence

Il est nécessaire de faire découvrir l’importance du silence extérieur et intérieur.

Dans la plupart des écoles, la retraite se passe totalement en silence.

Cependant, l’apprentissage du silence est difficile dans certaines cultures où prédomine la parole. Le silence peut être interprété comme la mésentente ou la maladie.

Dans quelques écoles, on admet la conversation fraternelle et joyeuse. Mais pendant les exercices de prière on exige le silence parfait. De même, la nuit. C’est à l’équipe d’en décider.

Une journée de jeûne

Le jeûne doit être compris comme l’affirmation que Dieu est notre vraie nourriture. Tout le groupe est invité à passer un repas. Pendant ce temps, on a prévu un exercice de prière. Cette proposition peut paraître étonnante dans certains milieux culturels, soit riches (on n’est pas habitué à se priver), soit au contraire pauvres (on a déjà faim en permanence, pourquoi en rajouter ? ).

Une école d’oraison en 7 soirées

On choisit parmi les causeries celles qui semblent essentielles. Chaque soirée (2 heures) comprend :

- Une oraison d’une demi-heure

- Un enseignement de vingt minutes

- Un enseignement pratique : prier avec son corps (quinze minutes)

- Des conseils pour pratiquer l’oraison chez soi pendant la semaine qui vient.

- Un échange entre les participants ; réponse aux questions…

- A la fin de la 3ème soirée, on distribue un questionnaire à ramener la prochaine fois :

- Avez-vous fait oraison tous les jours ?

- Comment avez-vous prié ?

- Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

- Qu’est-ce qui vous a paru bon ?

La formule des 7 soirées permet d’insister pour que chacun fasse réellement oraison chaque jour.

PRATIQUER L’ORAISON

La prière ne s’apprend pas en écoutant des causeries, mais en priant soi-même. C’est pourquoi dans l’école d’oraison on passe aussitôt de la théorie à la pratique. Ce qui a été dit est tout de suite vécu dans la prière, afin de montrer que c’est possible.

L’apprentissage de la prière n’est jamais terminé. Chacun de nous, jusqu’à sa mort reste un disciple. Aussi tous les membres de l’équipe participent, autant que faire se peut, à toutes les activités, en particulier aux exercices pratiques.

Les conseils donnés dans les chapitres suivants sont utiles pour ceux qui débutent. (comment faire oraison … le corps en prière etc…) Plus tard, il faudra moins s’appuyer sur des actions et des paroles et se mettre en état de recevoir.

L'oraison est seulement un moyen. Le but c'est la rencontre de Dieu, l'union avec Dieu. Jésus est totalement uni au Père dans l'Esprit. De même, il a soif de rencontrer chaque homme,j chaque femme, personnellement, intimement. Il n'a pas besoin de nos réflexions, de nos paroles ou de nos actions, mais de notre amour. Pour cela, il n'y a pas de méthode.

"Est-il pensable que dans une paroisse il n'y est pas un lieu où l'on apprenne à prier et à aimer Dieu" Père Rémi Griveaux, Paris.

"Nos communautés chrétiennes doivent devenir d'authentiques écoles de prière" (Jean Paul II, Au début du nouveau millénaire)

IDÉES-FORCE POUR LA PRIÈRE

1) Dieu est le meilleur des Pères. Il m’aime tel que je suis, avec mes efforts et mes chutes. Il a pardonné tous mes péchés.

2) Ma prière est bonne, quelle que soit sa forme.

3) Jésus est le modèle de la prière. Il prie parfois seul, longuement, parfois avec les autres.

4) Dieu est présent dans mon cœur. Quand je prie, je commence par me mettre en présence de Dieu

5) Je demande l’aide de l’Esprit Saint qui prie en moi. Je m’unis à sa prière.

6) Prier, c’est parler à Dieu et l’écouter. Dieu me parle par l’Esprit Saint, par l’Écriture, par les événements.

7) Je reste devant Jésus ou devant Dieu mon Père dans une attitude humble, filiale, confiante.

8) Dans le dialogue avec Dieu, j’accorde la première place à l’adoration et la louange.

9) Prier, c’est vouloir ce que Dieu veut. La prière transforme peu à peu ma vie, grâce à l’amour.

10) Je prends chaque jour, un vrai moment de prière.

11) Commencer et finir toute activité importante par une prière.

12) J’essaie progressivement de « prier sans cesse ».

13) La prière est un don de Dieu. L’essentiel n’est de faire mais de laisser faire.

14) La prière est parfois un combat. Elle passe par des périodes d’obscurité, de désert.

15) L'important est de persévérer. Si on a cessé de pratiquer l'oraison, il faut absolument recommencer. Si nous demandons à l'Esprit Saint la persévérance, il nous l'accordera.

Abbé Yves JAUSIONS
Diocèse de Rennes, FRANCE
Dans : Oraison sans frontières, 2006.