La Communion spirituelle consiste à s’unir à Jésus, non pas en le recevant sacramentellement, mais par un désir procédant d’une foi animée par la charité [1]. La justification est produite chez le non-baptisé qui a fait un acte de charité ou de contrition parfaite, et inclut le voeu de recevoir le baptême. Elle est produite chez le baptisé par le voeu de confesser ses fautes pour en être absous. Ainsi le désir implicite contenu dans l’acte de contrition ou de charité suffit à opérer l’effet de ces sacrements.

La communion spirituelle exige essentiellement le désir explicite de s’unir à Jésus Christ sacramentellement. Ce désir, qui suppose la foi à l’Eucharistie, doit être accompagné de la charité.

La communion spirituelle est réalisée par trois actes principaux :

1- l’acte de foi à la présence réelle de Jésus Christ au sacrement de l’autel, précédé d’une purification du tabernacle de son cœur,

2 - l’acte de désir d’y faire reposer le divin Sauveur, dont une forme recommandée consiste à s’imaginer que l’on s’approche de la sainte Table et que l’on reçoit l’hostie de la main du prêtre,

3 - l’acte d’action de grâces et de louange à Dieu, comme si l’on avait réellement communié.

Ces trois attitudes spirituelles, pour être efficaces, doivent s’accompagner, chez le fidèle, d’humilité au regard de sa propre indignité face à l’amabilité infinie de Dieu.

La communion spirituelle peut se pratiquer autant de fois que l’on veut et en n’importe quel lieu. Mais le moment particulièrement indiqué est naturellement celui de la communion du prêtre à la messe. L’assistance à la messe est en effet « la meilleure préparation à cette communion qui nous fait participer d’une manière étroite et personnelle au sacrifice de Notre Seigneur ».La communion spirituelle requiert l’état de grâce. Toutefois si l’on n’a pas reçu la confession, il importe de faire un acte de contrition parfaite, c'est-à-dire l’expression d’un sentiment de remords et de repentir pour le péché commis, à cause de l’amour de Dieu et non par peur du châtiment.

Quant aux effets de la communion spirituelle, ils sont identiques à ceux de la communion sacramentelle toutefois avec moins d’intensité. L’on obtient notamment l’augmentation de la grâce sanctifiante, l’intensification de la charité, la fortification de l’unité qui nous lie au Corps Mystique etc. Toutefois « une communion spirituelle faite avec plus de ferveur, pourra produire plus de fruit qu’une communion sacramentelle faite avec tiédeur » [2].

La communion spirituelle est approuvée par l’Eglise qui reconnaît qu’en communiant spirituellement on participe véritablement aux fruits du sacrement de l’autel [3]. Elle n’est donc pas une pratique inventée par la spiritualité moderne. Les écrits de saint Augustin en contenaient déjà des signes qui par la suite ont été étudiés et approfondis par les théologiens postérieurs qui développèrent la même doctrine qui trouvera sa consécration au concile de Trente (1545-1563).


Notes :

[1] Cf. DTC, art. « Communion spirituelle », col. 572-573).

[2] Cf. Mgr L. de Bazelaire, (article du Dictionnaire de Spiritualité).

[3] Cette doctrine fut plus tard organisée en pratique de piété : Cf. Imitation de Jésus Christ livre IV, ch. 10 ; Sainte Thérèse d’Avila (Chemin de la perfection, ch. 37) ; saint François de sales (Intr. A la vie dévote, 2e partie, ch.21) etc.

Abbé Jacob YODA
Archidiocèse de Ouagadougou

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