UNE ÉGLISE PLUS ÉVANGÉLIQUE

4ème dimanche du Temps ordinaire – Année A

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.   (Matthieu 5, 1-12)

Dans sa formulation des Béatitudes, Matthieu, contrairement à Luc, met l’accent sur les traits qui doivent définir les disciples de Jésus. De là, l’importance que ces caractéristiques revêtent pour nous en ces temps où l’Église est appelée à retrouver progressivement son style de vie propre au cœur d’une société sécularisée.

Il n’est pas possible de proposer la Bonne Nouvelle de Jésus n’importe comment. L’Évangile ne se répand qu’à partir d’attitudes évangéliques. Les béatitudes nous indiquent l’esprit qui doit inspirer l’action de l’Église lors de son pèlerinage vers le Père. Elles doivent être entendues dans une attitude de conversion personnelle et communautaire. C’est seulement ainsi que nous pourrons marcher vers l’avenir.

Bienheureuse l’Église « pauvre d’esprit » et simple de cœur, qui agit sans arrogance ni vanité, sans richesses ni splendeur, soutenue par l’humble autorité de Jésus. Le Royaume de Dieu est à elle.

Bienheureuse l’Église qui « pleure » avec ceux qui pleurent et qui souffre lorsqu’elle est dépouillée des privilèges et du pouvoir, car elle pourra mieux partager le sort des perdants ainsi que la destinée de Jésus. Un jour, elle sera consolée par Dieu.

Bienheureuse l’Église qui renonce à s’imposer par la force, par la coercition ou par la soumission, et qui pratique toujours la douceur de son Maître et Seigneur. Un jour elle recevra en héritage la terre promise.

Bienheureuse l’Église qui a « faim et soif de justice » pour elle-même et pour le monde entier, car elle cherchera sa propre conversion et travaillera pour une vie plus juste et plus digne pour tous, en commençant par les derniers. Son désir sera comblé par Dieu.

Bienheureuse l’Église miséricordieuse qui renonce au rigorisme et qui préfère la miséricorde aux sacrifices, car elle accueillera les pécheurs et ne leur cachera pas la Bonne Nouvelle de Jésus. Elle obtiendra de Dieu, miséricorde.

Bienheureuse l’Église au “cœur pur” et à la conduite transparente, qui n’occulte pas ses péchés ni promeut le sécretisme ou l’ambiguïté, car elle marchera dans la vérité de Jésus. Un jour, elle verra Dieu.

Bienheureuse l’Église qui travaille pour la paix” et qui lutte contre toutes les guerres, qui rassemble les cœurs et qui sème la concorde, car elle communiquera la paix de Jésus que le monde ne peut donner. Elle sera appelée fille de Dieu.

Bienheureuse l’Église attaquée et persécutée à cause de la justice et qui ne fuit pas le martyr, car elle saura pleurer avec les victimes et connaîtra la croix de Jésus. Le royaume de Dieu est à elle.

La société actuelle a besoin de connaître des communautés chrétiennes marquées par cet esprit des béatitudes. Seulement une Église plus évangélique aura assez d’autorité et de crédibilité pour montrer le visage de Jésus aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui.

Auteur : José Antonio Pagola
Traducteur : Carlos Orduna, csv

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