Catéchèses et homélies de Monseigneur Philippe OUEDRAOGO lors des Journées Mondiales de la Jeunesse.
Rio de Janeiro (Brésil), Juillet 2013
Textes : Os 11, 1.3-4.8-9 ; Ps 102(103) ; Mt 11, 25-30.
Chers frères et sœurs en Christ et en humanité, chers jeunes,
La présente célébration est une messe votive au Sacré-Cœur de Jésus. C’est une célébration à considérer comme un grand moment d’Espérance pour nous et pour le monde.
L’Évangile est vraiment une bonne nouvelle, un trésor qui pourtant reste caché aux prétendus sages, aux prétentieux bornés et aux prétentieux sans bornes dans notre monde. Alors, l’Évangile est révélé aux tout-petits, c’est-à-dire aux humbles de la Terre : ceux qui savent prendre leur juste place dans l’univers. En effet, ceux-là reconnaissent qu’ils sont créatures de Dieu et par conséquent, ils doivent se référer constamment et humblement à leur Créateur. En bref, il faut que les hommes de notre temps reconnaissent et intègrent dans leur vie la vérité suivante : « la créature sans le créateur s’évanouit » (GS, 36 §3). Chers jeunes, que le Christ vous accorde en abondance la grâce de l’humilité et de la foi.
Dieu nous aime tant. Le prophète Osée nous le rappelle dans la première lecture : « J’ai aimé Israël dès son enfance, et, pour le faire sortir d’Égypte, j’ai appelé mon fils » (Os 11, 1). Nous chrétiens, fils et filles de l’Église, le nouvel Israël, Dieu nous aime comme un bon père, et aussi comme une mère pleine de tendresses. Dieu a créé le monde par sagesse et par amour. Il a créé un monde ordonné et bon. Il transcende la création et lui est présent ; c’est dire donc que Dieu maintient et porte la création. Dieu a tout créé par son fils Jésus-Christ. Et c’est précisément lui qui est envoyé au monde pour révéler le secret de la vie et du Royaume des Cieux.
Ainsi, nous devons certifier « hic et nunc », ici et maintenant que Jésus-Christ et son Église se positionnent aux carrefours des hommes pour les aider gratuitement et efficacement dans leur soif de Dieu et d’espérance. En effet, le Christ nous dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerez le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger » (Mt 11, 28-30).
Alors, nous chrétiens, nous devrions être plus que jamais religieux en intégrant les dons et les vues du Christ dans nos vies, nos visions et nos perspectives. Les hommes de ce troisième millénaire, et plus particulièrement les jeunes, sont confrontés à de grands défis tels le chômage, les crises par rapport aux conceptions et au vécu du mariage et de la famille, les crises politiques, les crises sociales et la dépersonnalisation. Et comme le soulignait avec justesse le Pape Benoît XVI, nous sommes à la « dictature du relativisme », du consumisme, de la mode du temps…Il faut mettre tout en œuvre pour s’en libérer. Et pour retrouver et conserver la joie de vivre, vous les jeunes, vous devrez intégrer continuellement les lumières de la foi dans vos réflexions, dans vos résolutions et dans les différentes quêtes de solutions pour un monde meilleur.
De plus, vous jeunes, sachez partager vos convictions de foi avec les autres sans peur, sans complaisance et sans complexe. Ce ne sera certainement pas un labeur facile et reposant. Pour y parvenir, prions continuellement le Cœur-Sacré de Jésus et supplions-le dans cette Eucharistie pour qu’il convertisse nos cœurs et ceux des autres hommes. Qu’il nous accorde un cœur fidèle, sage et bon à l’image de son Cœur Sacré. Daigne le Seigneur le Berger, bénir tous les jeunes présents ici à Rio et combler tous les jeunes du monde entier au-delà de leurs attentes.
Monseigneur Philippe OUEDRAOGO,
Archevêque Métropolitain de Ouagadougou
Rio de Janeiro (Brésil), le 24 juillet 2013.