Les membres de nos communautés chrétiennes, de nos groupes et mouvements ont un grand respect pour la Bible. Nos frères chrétiens d'autres confessions (non-catholiques) aussi. Ils la lisent, la méditent, l'étudient, la partagent dans la prière et l'annoncent à temps et à contre-temps... Tout cela est admirable, mais attention ! N’y a-t-il pas des personnes qui ont la Bible comme livre de chevet, alors qu'elles refusent de saluer leur voisin, ou sont capables de le mépriser ou de le calomnier ?

Il faut faire beaucoup attention à ce genre d’attitudes. Oui, nous devons lire, méditer et beaucoup aimer la Bible. Mais ne laissons pas de côté le plus grand enseignement de la Bible : l'amour de Dieu et du prochain.

C'est pourquoi, nous voudrions clore cet ouvrage avec un dernier chapitre qui doit éclairer tous les précédents. Un chapitre sur l'amour. Pour cela tu es invité à lire les plus belles pages du Livre Saint, en te laissant interpeller par cet appel à l'amour, qui est le cœur de la vie chrétienne.

1. Non à l’hypocrisie

Il ne suffit pas de connaître la Bible par cœur ; le démon connaît aussi la Bible mieux que nous tous et il a été capable de discuter avec Jésus lui-même, en argumentant avec des textes bibliques (Mt 4, 1-11).

Mais le démon n’aime pas et c'est pour cela qu'il est loin de Dieu. À quoi cela sert-il de connaître la Bible entière si je manque d’amour ? Cela ne sert à rien !

2. La foi sans les œuvres d'amour ne suffit pas

N'oublie pas que “les démons aussi croient, et ils tremblent " (Lc 2, 19) devant Dieu. La foi sans amour est une foi morte. L'Apôtre Paul n'a-t-il pas dit : “ Seule vaut la foi qui agit grâce à l'amour "(Ga 5, 6) ?

3. Il ne suffit pas de dire : “ Seigneur, Seigneur ”

“ Celui qui prétend aimer Dieu alors qu'il a de la haine pour son frère, c'est un menteur " (Jn 4, 20). Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu. Jésus nous dit : “ Il ne suffit pas de me dire : Seigneur ! Seigneur ! pour entrer dans le Royaume des Cieux ; entrera celui qui fait la volonté de mon Père des Cieux " (Mr 7, 21).

4. “ Si je n'ai pas l’amour, je ne suis rien ”(1 Co 13, 2)

Je peux prophétiser, je peux avoir la foi parfaite, je peux étudier toute la Bible, fréquenter l’église ou le temple, faire de longues veillées de prières ; etc. Si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert à rien.

“ Dieu est amour, celui qui n'aime pas ne demeure pas en Dieu ” (1 Jn 4, 7). La plus grande richesse de notre religion, c'est l'Amour !

5. Celui qui aime Dieu aime son prochain

Un jour un maître de la Loi se rapprocha de Jésus et Lui demanda : “ Quel est le premier de tous les commandements ? ”

Jésus lui répondit : “ Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l'unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ton intelligence et de toute ta force ! Et voilà le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ces deux-là ”(Mc 12, 29-31). Dieu et le prochain : deux amours inséparables.

6. Pourquoi ce commandement est-il le plus grand ?

Tout simplement parce que : Dieu est Amour. “ L'amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu… Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui ”(1 Jn 4, 7-8 ; 16).

Voilà en quoi consiste l'amour : “ Ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimés, et Il a envoyé son Fils pour qu'Il soit la victime pour nos péchés ” (1 Jn 4, 10).

Jésus nous a donné la preuve la plus grande d'amour : Il s'est livré par amour pour nous, en versant pour nous jusqu'à la dernière goutte de son sang. Puissions-nous “ comprendre combien cet amour est étendu, large, haut et profond et connaître cet amour du Christ qui dépasse tout ce que personne n'a jamais imaginé ” (Ep 3, 18-19). Puissions-nous aussi imiter cet amour.

7. Ne soyons pas des menteurs

“ Si quelqu'un dit : ’J’aime Dieu’ alors qu’il a de la haine pour son frère, c'est un menteur : si on n’aime pas son frère que l'on voit, comment va-t-on aimer Dieu qu'on ne voit pas ? " (1 Jn 4, 20).

“ Si quelqu'un pense être dans la lumière alors qu'il a de la haine pour son frère, il n'est pas encore sorti des ténèbres. Celui qui a de la haine pour son frère est ténèbre et marche dans les ténèbres. Il ne peut savoir où il va, car ces ténèbres l'ont privé de la vue " (1 Jn 2, 9-10).

“ Nous voyons que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères : celui qui n'aime pas son frère reste en état de mort. Celui qui a de la haine pour son frère est un homicide, et vous savez qu'un homicide n'a pas en lui la vie éternelle "(Jn 3, 14-15).

8. Aimons-nous les uns les autres

Certaines personnes pensent que l'amour du prochain consiste seulement à aimer leurs amis ou leurs frères, et elles gardent rancune envers leurs ennemis, comme on le faisait dans l’Ancien Testament (cf. Lv 19, 18).

Mais Jésus est venu nous dire autre chose : “ Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Même les publicains le font. Et si vous saluez seulement ceux qui sont de votre bord, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes le font " (Mt 5, 44-47).

Cet amour que le Christ nous demande n'est pas du tout facile. Mais ceux qui s'efforcent d'aimer ainsi, “ seront appelés fils de Dieu “ (Mt 5, 45). Le véritable disciple du Christ doit voir en chaque homme son frère : “ Bénissez ceux qui vous persécutent, ne les maudissez pas mais priez pour eux " (Rm 12, 14).

“ Ne manquons pas les occasions, agissons bien envers tous ” (Ga 6, 10). Si nous aimons vraiment, Dieu Lui-même remplit notre cœur de son amour, et cet amour nous pousse à aimer tous les hommes et à ne pas offenser notre prochain (cf. Mt 5, 21-30), à être sincères à l’égard de tous (Mt 5, 33-37), à renoncer à la vengeance, à faire le bien à tous (Mt 5, 43-48), à ne condamner personne (Mt 7, 1), à aimer non seulement en parole, avec nos lèvres, mais en vérité, avec des œuvres " (Jn 3, 18).

9. La foi et les œuvres

Rappelons ce que nous dit l'Apôtre Jacques : “ Mes frères, si quelqu'un prétend avoir la foi, mais n'a pas les œuvres. qu’est-ce qu'il y gagne ? Cette foi va-t-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur n'ont pas de vêtement, rien à manger pour aujourd'hui et vous leur dites : ‘J’espère que tout ira bien pour toi, que tu auras chaud, que tu auras à manger', qu'est-ce qu’ils y gagnent aussi longtemps que vous ne donnez pas à leur corps le nécessaire ? C'est pareil pour la foi. Si elle ne produit pas les œuvres, elle est bel et bien morte. Il sera facile de dire à quelqu'un : ’Tu as la foi et moi les œuvres ! Montre-moi donc cette foi sans les œuvres, et je te ferai voir ma foi à partir des œuvres’. Tu crois qu'il n'y a qu'un seul Dieu ? Très bien. Mais les démons aussi croient, et ils tremblent. Faut-il te démontrer, tête sans cervelle, que la foi sans les œuvres n'a aucun sens ? ” (Jc 2, 14-20).

La foi et les œuvres sont deux réalités inséparables dans notre vie chrétienne.

10. Jésus nous jugera sur nos œuvres

Dans l*Évangile de Mathieu, nous lisons cette belle page : “ Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, accompagné de tous ses anges, il s'assiéra sur le trône de gloire, le sien. Toutes les nations seront amenées devant lui ; à sa droite il rangera les brebis, et à sa gauche les chèvres (…) Alors le Roi dira à ceux qui sont à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père, prenez possession du Royaume qui est préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’ai eu faim et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger et vous m’avez accueilli, j’étais sans vêtement et vous m’avez habillé. J’étais malade et vous m'avez visité, j'étais en prison et vous êtes venus vers moi’ (...) En vérité, je vous le dis, tout ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait ” (Mt 25, 31-46).

Ce jour-là, le Christ ne va pas nous juger sur notre foi, sur nos connaissances bibliques, sur la dîme ou sur les veillées de prière... “ Au soir de notre vie nous serons jugés sur l'amour ” comme l'a si bien dit le grand mystique espagnol saint Jean de la Croix.

Le Christ s'est identifié aux pauvres, aux malades, aux prisonniers de notre temps. C'est là que nous trouverons son visage. Combien de fois n’avons-nous pas méprise ce visage ? En méditant ces textes bibliques sur le plus grand commandement, nous, chrétiens, nous devrions sentir la honte de nos blocages, de nos discussions sans issue et de nos divisions, source de scandale et de trahison du commandement de l'amour. Mais ne nous décourageons pas, commençons aujourd’hui à mettre en pratique la parole de Jésus : “ Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les aitres comme le vous ai aimés " (Jn 13, 34).

11. Faisons de notre vie un hymne à l’amour

Pour clore ce chapitre, je vous propose de relire cet hymne à l'amour que Paul a écrit à l'égard de ceux qui, dans son temps, cherchaient à obtenir les dons de l’Esprit Saint. Ils désiraient le don des langues, le don de prophétie, le don de connaissance, le don de la foi, mais ils avaient oublié que le meilleur chemin pour rencontrer Dieu est celui de l'amour :

Je peux bien parler les langues des hommes,
et aussi celles des anges, si je n’ai pas l’amour,
je suis comme la trompette ou la cymbale :
du bruit et rien de plus.
Je peux prophétiser et découvrir tous les mystères
et le plus haut savoir ; je peux avoir la foi parfaite jusqu’à
transporter les montagnes ;
si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien.
Et si je donne tout ce que j’ai, si je me sacrifie moi-même,
mais pour en tirer gloire et sans avoir l’amour,
cela ne me sert de rien.
L’amour sait attendre, l’amour est compréhensif
et il n’est pas jaloux. L’amour ne s’enfle pas,
il ne se fait pas valoir, il n’a rien que de noble
et ne cherche pas son intérêt. Il ne se met pas en colère,
et il oublie le mal. Il ne se réjouit jamais de ce qui est injuste
et prend plaisir à la vérité.
Il résiste à tout, il croit tout, espère tout et supporte tout.
L’amour ne passera pas,
tandis que les prophéties auront un terme
et les langues cesseront, et le plus haut savoir sera oublié.
Pour l’instant, ce qui vaut c’est la foi,
l’espérance et l’amour.
Mais le plus grand des trois est l’amour.

(1 Co 13, 1-13)


Père Carlos Orduna Diez
Clerc de Saint Viateur
1999

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