Dans ce chapitre, nous allons échanger brièvement sur la signification de la contribution à l’Église que d’autres appellent denier du culte. Et nous allons le faire à partir d'un texte biblique qui est très important pour comprendre la mission que Jésus a confiée à son Église.

Le Christ, avant de monter au ciel, dit à ses disciples : “Allez dans le monde entier, de tous les peuples faites des disciples” (Mt 28, 19).

1. Le mandat de Jésus

La première chose que nous percevons dans les paroles de Jésus, c’est qu'il s'agit là d'un ordre, d’un mandat du Seigneur : être tous missionnaires en annonçant partout la Bonne Nouvelle.

Chaque chrétien, en raison de son baptême et de sa confirmation, est donc appelé à coopérer à cette grande mission que Jésus nous a laissée et qui s’appelle l'œuvre de l’Évangélisation.

Il y a des personnes qui s'engagent à vie à travailler pour le Royaume. On peut y inclure les prêtres, les diacres, les religieux, les religieuses, les missionnaires laïcs. Ils offrent leur vie à temps complet, pour le travail d'extension du Royaume.

Mais qu'est-ce que le Seigneur demande à la majorité des chrétiens qui ne sentent pas cette vocation spéciale ?

C'est simple. Il leur demande d'abord de collaborer à l’apostolat en étant des témoins du Christ au foyer, au travail, dans leur milieu de vie et ensuite, d'appuyer par leur aide la mission et la croissance de l’Église.

2. Quel est le sens de cette aide ?

Dieu nous a donné la vie, la santé, le travail. Nous recevons tout de sa main généreuse.

Et que voulons-nous faire au moyen de cette contribution à l’Église ? Même si ce n'est qu’un petit grain de sable, nous voulons rendre au Seigneur quelque chose de ce qu'il nous a donné, et nous le Lui donnons comme offrande et comme prémices.

Comment rendre au Seigneur quelque chose de ce qu’il nous donne ? Simplement en s'engageant dans cette contribution à son Église.

3. De quoi avons-nous besoin en tant qu'Église ?

Pour accomplir la mission que Jésus nous a confiée, nous avons besoin des locaux pour des réunions, des paroisses, des chapelles, des écoles et universités catholiques, des centres d'accueil et de formation, des moyens de communication et autres.

Nous avons besoin de former des prêtres, des religieux et religieuses, des catéchistes... Tout cela est nécessaire pour la mission. Nous ne pouvons pas évangéliser sans compter sur tous ces moyens matériels et humains. Il ne faut pas tenter Dieu en pensant qu'il arrangera tout miraculeusement. Dieu nous a donné des mains et une intelligence, et il nous demande d’évangéliser en cherchant par nous-mêmes la solution des problèmes qui pourront surgir en chemin.

Alors, le moyen normal pour que l'Église obtienne les ressources nécessaires pour son autofinancement, c'est la contribution venant de tous les catholiques. Une contribution sérieuse, responsable, constante, bien organisée et bien gérée.

4. Y a-t-il un fondement pour cette contribution ?

Nous trouvons un fondement dans l'Ancien et dans le Nouveau Testament.

Dans l'Ancien Testament :

- Dans le Deutéronome, Moïse montre le sens profond de la dîme et des prémices comme une manière de remercier Dieu pour tous les dons reçus (cf. Dt 12, 6-9 et 14, 22-28).

Dans le Nouveau Testament :

- Jésus a payé l'impôt du temple (cf. Mt 17, 24-27).

- Jésus fait l'éloge de la pauvre veuve (cf. Lc 21, 1-4).

- Jésus a besoin de cinq poissons et de deux pains et il les demande (cf. Jn 6, 9).

- Les lépreux doivent aller au temple faire leur offrande (cf. Lc 17. 14).

Dans l’Église primitive :

- Dans la première communauté, les chrétiens mettaient tout en commun (cf. Ac 2, 42).

- Saint Paul demande aux Romains de l’aide pour les dépenses de ses voyages (cf. Rm 15, 24).

- La communion des biens matériels est un signe de communion dans la foi et dans l'amour, et lorsqu'on offre de son argent, on doit s'offrir soi-même (cf. 2 Co 8, 5).

5. La contribution des chrétiens à l’Église

Parfois les catholiques collaborent avec l'Église en donnant une offrande, lors des messes ou à l’occasion de tel ou tel événement particulier. C’est sans doute quelque chose de bien et il faut le faire. Mais ce genre de collaboration ne devrait pas dispenser d’un engagement plus régulier, par exemple, mensuel.

Le pourcentage actuel des catholiques qui payent leur denier de culte est très bas et ceux qui le font donnent moins de 1% de leur revenu annuel. Cette situation ne révèle-t-elle pas un grand manque de maturité dans la foi des catholiques ? Ont-ils été bien formés à cette responsabilité ?

Actuellement, c'est grâce à la générosité des Églises des pays étrangers qu'il est possible de maintenir les œuvres de l'Église en Afrique. Mais cette dépendance est incompatible avec la condition d'une Église adulte.

Dans ce domaine, les Églises protestantes sont souvent un modèle. Beaucoup d'Églises évangéliques demandent 10% de leurs revenus mensuels aux fidèles et il paraît que la plupart d'entre eux s'acquittent régulièrement de ce devoir. Pourquoi ce manque d'engagement chez les catholiques ?

6. Que faut-il faire ?

Il faudrait que les chrétiens catholiques prennent l’engagement de coopérer mensuellement avec l'Église : “Dieu aime celui qui donne avec joie" (2 Co 9, 7).

Il faudrait que les catholiques passifs réveillent leur conscience d'appartenir à l'Église et soient convaincus que la contribution au Royaume passe aussi par leur engagement de coopération économique.

Demandons-nous :

- Jusqu'où va mon engagement avec le Christ ?

- Suis-je de ceux qui aiment seulement recevoir de l'Église ou de ceux qui sont prêts à apporter leur petit grain de sable pour que la foi s'affermisse et avance à travers le monde ?

Comment agir concrètement ?

Il faudrait contacter le responsable de ta paroisse et intégrer le groupe des chrétiens engagés. Et puis, prendre l’engagement d'aider au moins avec 1% de tes revenus mensuels.

Comment calculer ce 1% ? C'est facile !

Si tu gagnes 30.000 FR, ta contribution doit être de 300 FR.

Si tu gagnes 50.000 FR, tu contribueras avec 500 FR.

Si tu gagnes 150.000 FR, tu donneras 1.500 FR, et ainsi de suite.

Si tous les catholiques faisaient cela de manière responsable, l’œuvre du Royaume grandirait et s'étendrait chaque jour, les Églises locales deviendraient financièrement autonomes, adultes. Le chrétien qui coopère de façon régulière et organisée avec l'Église témoigne de sa foi, et rend compte de l’espérance qui est en lui. Celui qui, pouvant le faire, ne collabore pas, n’est-il pas en train de négliger sa foi ?

Pour réfléchir

1. Quel a été l’ordre de Jésus le jour de son Ascension ?

2. A qui ce mandat s'adresse-t-il ?

3. L'Église doit-elle être missionnaire ?

4. Comment les prêtres, les religieux et les religieuses s'engagent-ils dans cette tâche ?

5. Comment les laïcs s'engagent-ils ?

6. La contribution économique à l’Église fait-elle partie de cet engagement ?

7. Quel est, à ce propos, le degré d’engagement des membres de ton Église locale ?

8. Quant à toi, quel est ton degré d’engagement avec l’Église ?

9. Peut-on dire que celui qui s’acquitte régulièrement de son devoir de contribution économique à l'Église est en train de collaborer à la construction du Royaume de Dieu ?

Père Carlos Orduna Diez
Clerc de Saint Viateur
1999