ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE

Yagma, 15 Août 2009

Chers frères et sœurs en Christ !

En ce jour où la Sainte Vierge est élevée (entrée) dans la gloire suprême du Ciel, que la Grâce et la Paix de Notre Seigneur Jésus-Christ soient toujours avec vous !

I- SIGNIFICATION DE L’ASSOMPTION

Oui ! Tous les chrétiens catholiques du monde fêtent aujourd’hui la Glorieuse Assomption de la Vierge Marie. Nous devons cette fête au Pape Pie XII qui, dans sa Constitution Apostolique de 1950, nous en donne clairement la signification et la portée : « Cette fête, nous dit-il, ne rappelle pas seulement que le corps inanimé de la Vierge Marie n’a subi aucune corruption, mais aussi qu’elle a triomphé de la mort et qu’elle a été glorifiée dans le ciel, à l’exemple de son Fils Jésus-Christ ». En d’autres termes, elle a obtenu comme couronnement suprême de ses privilèges, d’être préservée de la corruption du tombeau ; et à la suite de son Fils, la Vierge Marie a obtenu d’être élevée, corps et âme, à la gloire suprême du Ciel, pour y resplendir, en qualité de Reine, à la dignité de son Fils, le Roi immortel des siècles.

Chers frères et sœurs,

Nous sommes là au cœur du mystère de notre salut et de notre foi catholique. De même que la maternité divine de la Vierge Marie a été une grâce pour le monde entier, de même son Assomption personnelle inaugure l’assomption de l’humanité toute entière en Dieu.

C’est dire que la Vierge, montée au Ciel, constitue le prototype de notre humanité, appelée à monter, elle aussi, en Dieu. Un jour, comme Marie, au milieu des milliards de frères et sœurs, de toutes les races, langues, nations, peuples et religions…, nous serons rassemblés par le Christ, Unique Sauveur, dans un unique Bercail, dans un seul Royaume.

C’est pourquoi, en ce jour de fête où Marie est entrée dans la gloire de son Fils, nous sommes tous invités à la louange du Seigneur pour ses merveilles d’Amour. Avec tous les Anges dans le Ciel, et en communion avec tous les croyants du monde entier, pleins de joie et d’espérance, nous pouvons chanter :

Rendez grâce au Seigneur, car il est bon (ter)
Eternel est son Amour !

II- MARIE : MODELE DE VIE EN DIEU

Frères et sœurs,

Dans la première lecture (Ap 11), saint Jean nous fait entrevoir que la femme dont le signe grandiose apparut dans le Ciel, c’est à la fois Marie et l’Eglise. En effet, Marie est la parfaite image de l’Eglise à venir, Aurore de l’Eglise triomphante, guide et soutien de l’espérance du peuple de Dieu en marche… Elle est, et restera, pour les chrétiens un sûr refuge, une médiatrice efficace, un modèle par excellence de vie en Dieu

Aussi devons-nous méditer et contempler, en ce jour, Marie « qui partage la gloire du Christ et règne pour toujours avec lui ».

II-1 Apprenons à servir à l’exemple de Marie

Dans l’évangile de ce jour, (Lc 1, 39-56), Elisabeth est tout étonnée de voir Marie, la Mère de son Seigneur, venir l’aider à préparer la naissance de Jean-Baptiste, en assumant les tâches du ménage. La Mère de Dieu se veut servante : « Je suis la servante du Seigneur », dira-t-elle à l’Ange de l’Annonciation. Elle se présente à sa cousine Elisabeth comme l’humble servante. La Mère agit comme son Fils « venu pour servir et non pour être servi ». La Mère et le Fils ont partagé la même destinée, la même vie de "service", la même gloire dans les Cieux.

Aujourd’hui, nous contemplons Marie et lui demandons de nous apprendre à servir comme elle et son divin Fils, avec la même humilité, le même empressement, la même délicatesse…

En famille, que les époux, les épouses et les enfants s’acquittent, avec générosité et un amour sans faille, de leurs tâches quotidiennes.

• Il devrait en être de même dans les communautés religieuses et sacerdotales. C’est ensemble et par l’engagement de chaque membre, que se construit la communauté fraternelle, tant nécessaire pour la fécondité du travail apostolique et à la fidélité à nos engagements sacerdotaux ou religieux.

Au niveau professionnel, le témoignage des baptisés est irremplaçable : employés de l’administration, de l’éducation, de la santé, et autres…, on peut vite tomber dans la routine, la lassitude, l’imitation des autres dans la médiocrité, l’absentéisme, l’affairisme, la corruption, le travail mal fait…

A la suite de Marie et de son divin Fils, apprenons à servir avec amour ; apprenons à témoigner notre amour dans l’accomplissement fidèle de notre devoir de chaque jour, dans les travaux les plus humbles, dans l’amour du travail bien fait.

Marie est glorifiée corps et âme, car elle s’est consacrée tout entière au service du Très-Haut. Elle a dit "oui" dans son cœur pour accueillir dans son corps le Verbe Eternel. Elle a dit "oui" par amour et par confiance.

A l’exemple de Marie, nous sommes tous appelés à dire et à renouveler sans cesse notre "oui" à Dieu :

- le "oui" de ceux qui se sont engagés dans le mariage ;

- le "oui" librement donné au jour de la consécration religieuse ou de l’ordination sacerdotale ;

- le "oui" à renouveler quotidiennement par tout baptisé, pour vivre dans une fidélité indéfectible selon la volonté de Dieu.

II-2 Temples de l’Esprit Saint (ou le respect de la vie)

A l’instar de Marie, par le baptême, nos corps mortels sont des Temples de l’Esprit Saint.

• Aussi sommes-nous invités à respecter nos corps mortels, sanctifiés par la grâce du Baptême, en évitant toute vie de débauche, d’adultère, tout ce qui est moralement et spirituellement dégradant.

• Marie comme Elisabeth ont toujours vécu selon la volonté de Dieu, dans un respect total de la vie qu’elles portaient en leur sein. C’est dire que toute vie humaine est sacrée et doit être scrupuleusement respectée. Ainsi, celui qui commet un homicide volontaire ou qui procure un avortement consommé, commet un délit grave et encourt l’excommunication dite "latae sententiae", c’est-à-dire ipso facto, dès lors que l’acte est réalisé (Cf. Can. 1398).

• Dans la même perspective, nous sommes invités à vivre dans la compassion à la manière de Marie avec sa cousine Elisabeth. Tout être humain doit être respecté dans sa dignité et dans ses droits fondamentaux, notamment tous ceux qui souffrent, tels les prisonniers, les malades, les affamés, les pauvres, les marginalisés…

Chers frères et sœurs,

Comme l’enseigne un proverbe de notre savane, « A l’enfant qui a une mère, il ne manquera jamais de la farine ». Jésus, en Croix, a élargi la maternité de Maman Marie à tous les disciples, à tous les hommes, en la personne de Jean : « Femme, voici ton fils » (Jn 19, 26).

Chers chrétiens, revenons souvent, très souvent à Maman Marie. Prions-la souvent, notamment par le rosaire, le chapelet, définit comme une « cette chaîne qui nous relie à Dieu ». Ne passons jamais une journée sans prier au moins une dizaine de chapelet. Pour tous ceux qui la prient, Marie est un sûr refuge, une médiatrice efficace auprès du Père Eternel.

CONCLUSION

Tous ensemble, célébrons avec joie et gratitude ce jour de fête en l’honneur de la Vierge Marie. Avec les chrétiens du monde entier et les Anges du Ciel, réjouissons-nous et glorifions le Fils de Dieu, qui saura orienter nos désirs vers le Ciel.

Prière à sa Sainte Vierge

Ô Vierge Sainte, bénie et glorifiée par Dieu,
N’oubliez pas les tristesses de la terre ;
Faites que nous demeurions attentifs aux choses d’en haut.
Jetez un regard de bonté sur ceux qui sont dans la souffrance,
Accompagnez ceux qui luttent contre les difficultés.
Ayez pitié de ceux qui s’aiment et qui ont été séparés,
Ayez pitié de la faiblesse de notre foi et de notre charité,
Ayez pitié de ceux qui pleurent, et de ceux qui désespèrent.
Donnez à tous l’espérance et la paix. Amen !

+Monseigneur Philippe OUEDRAOGO
Archevêque Métropolitain de Ouagadougou

Suivez-nous sur Facebook