« On reconnaît l’arbre à son fruit. Tout arbre bon produit de bons fruits, tandis que l'arbre gâté produit de mauvais fruits » (cf. Mathieu 7, 16-17). A la vue de ce qui précède, même sans la lumière de la foi, l’intelligence humaine peut conclure que le recours à la contraception est un mal.

L’emploi de contraceptifs quels qu’ils soient, de pilules du lendemain, de la stérilisation est un péché grave, encore appelé péché mortel, tout d’abord à cause de la dissociation qui est faite entre les finalités de la relation sexuelle : union et procréation [1]. On ne peut invoquer le fait qu’il s’agirait d’un moindre mal, car, s'il est parfois licite de tolérer un moindre mal moral afin d'éviter un mal plus grand, il n'est jamais permis, même pour de très graves raisons, de faire le mal afin qu'il en résulte un bien (cf. Romains 3, 8).

L’utilisation de tous les contraceptifs hormonaux, des stérilets et des pilules du lendemain sont plus graves encore parce qu’ils sont abortifs. Tous les contraceptifs poussent d’ailleurs les conjoints (ou les partenaires) à choisir l’avortement direct en cas d’échec. De plus, l’effet des contraceptifs sur la santé n’est pas à négliger, car la vie et la santé sont un don de Dieu dont il faut en prendre grand soin. Enfin, la mentalité contraceptive favorise l’adultère, la fornication, la dislocation des foyers, la banalisation de la femme et finalement les violences faites aux femmes.

Sont également en état de péché mortel – et ne peuvent donc pas communier –, tous ceux qui coopèrent directement à ces péchés graves (propagandistes, prescripteurs, pharmaciens, vendeurs, etc.).

Les conjoints qui sont sous contraceptifs, de même que tous ceux qui vivent en état de péché grave (fornication, adultère, concubinage, prostitution, pornographie, masturbation, homosexualité, etc.) doivent savoir qu’ils NE DOIVENT PAS COMMUNIER avant d’avoir reçu la confession ou d’avoir régularisé leur situation. De plus, ils doivent se souvenir que la vie ne s’arrête pas sur cette terre et qu’ils COMPROMETTENT LEUR SALUT s’il leur arrivait de mourir en état de péché grave sans avoir eu le temps de le regretter (cf. Marc 10, 17 ; 1 Corinthiens 6, 9-10 ; etc.) ! Cependant, un conjoint peut être la victime innocente de la violence ou de l'imposition injuste de la contraception de la part de son conjoint auxquelles il/elle ne peut s'opposer. Une telle coopération peut être licite quand sont réunies les trois conditions suivantes : 1) l'action du conjoint coopérant ne soit pas déjà en elle-même illicite ; 2) il existe des motifs proportionnellement graves pour coopérer au péché du conjoint ; 3) on cherche à aider le conjoint à abandonner un tel comportement (avec patience, par la prière, dans la charité, par le dialogue : mais pas nécessairement à ce moment, ni à chaque occasion) [2]. L’utilisation des préservatifs par des couples mariés dont l’un des conjoints vit avec le VIH pose un problème de conscience complexe que nous ne discutons pas ici [3].

Notes :

[1] Cf. Pape Paul VI, Encyclique Humanae vitae sur le mariage et la régulation des naissances, n°14. Cela ne signifie pas que chaque rapport doit donner naissance à une nouvelle vie, car le recours aux périodes non fécondes est licite.

[2] Cf. Conseil Pontifical pour la Famille, Vade-mecum pour les confesseurs sur certains sujets de morale liés à la vie conjugale, n°13-15.

[3] Cf. Père François SEDGO, Prévention SIDA et éducation chrétienne de la sexualité humaine, Ouagadougou, 1998. De larges extraits sont disponibles sur http://catholique.bf, rubrique SIDA. Voir aussi Jacques SIMPORE, Prévention de la transmission verticale du VIH : enjeux biomédicaux, implications éthiques, juridiques et culturelles, Facultate Bioethicæ Pontificii Athenaei Regina Apostolorum, Rome, 2011.

 

 

Ouagadougou, le 25 février 2016

Abbé Jean Emmanuel KONVOLBO,

Prêtre catholique
Professeur d’Écriture Sainte et de langues bibliques
Grand Séminaire Saint Jean-Baptiste de Wayalghin
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Site web : http://konvolbo.org