Un point important à prendre à compte lorsqu’il s’agit de contraception ou d’avortement est le statut de l’embryon.

En créant l’homme et la femme et en leur donnant l’ordre d’être féconds (cf. Genèse 2, 26-28), Dieu a librement disposé que la conception d’un nouvel être humain se fasse par la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovocyte, par voie sexuelle. Par ce processus appelé fécondation, les deux cellules issues de l’homme et de la femme forment désormais une seule cellule appelée zygote qui comprend un nouveau génome complet de 46 chromosomes, unique et non interchangeable : c’est la première cellule humaine. Cette cellule va dès lors se multiplier, connaître plusieurs stades de développement dans l’utérus de sa mère : embryon, fœtus …

Ceux qui sont favorables à l’avortement et à la contraception n’évoquent jamais cette question ou prétendent qu’avant un certain temps de grossesse, la femme porte en elle un amas de cellule et non un être humain. Pourtant, un adulte est aussi un amas de cellules à un stade de développement différent. De plus, les recherches médicales et génétiques montrent qu’il y a un développement continu du zygote au bébé, qu’il n’y a pas d’instant où l’on passe du non-humain à un être humain.

Dès la fécondation, le zygote est un être humain unique. Il ne peut en aucun cas devenir un chien, un cheval ou un âne. Il ne sera jamais rendu humain s'il ne l'est pas dès le départ. Il est absolument humain. La vie humaine est sacrée, car dès son origine, elle engage directement l'action créatrice de Dieu qui crée toujours immédiatement l’âme immortelle pour le nouvel être formé par la fécondation. C’est pourquoi, on parle en langage chrétien de « procréation » et non de « reproduction ». Quand des parents engendrent un enfant, Dieu coopère avec eux pour « créer » une nouvelle personne humaine, corps et âme, à son image et à sa ressemblance (cf. Genèse 1, 26).

Dès lors, mettre volontairement fin à la vie des plus faibles et des plus innocents d’entre nous, parce qu’encore dans le ventre de leur mère et entièrement confiés à leur protection – que ce soit à cause de l’utilisation des contraceptifs, pilules du lendemain ou par l’avortement direct – est un crime abominable, un péché gravement contraire au 5ème commandement : « Tu ne tueras pas » (Exode 20, 13). Sont aussi coupables de ce péché mortel tous ceux qui collaborent directement à ce meurtre.

En rappel, les chrétiens ayant conscience d’un péché grave ne peuvent pas recevoir la Très Sainte Communion conformément aux Écritures : « quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s'il ne discerne le Corps » (1 Corinthiens 11, 27-29). La communion est possible seulement après le regret sincère des fautes et la réception du sacrement de la réconciliation (confession). Et mourir en état de péché grave compromet l’entrée au ciel.

 

 

Ouagadougou, le 25 février 2016

Abbé Jean Emmanuel KONVOLBO,

Prêtre catholique
Professeur d’Écriture Sainte et de langues bibliques
Grand Séminaire Saint Jean-Baptiste de Wayalghin
Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Site web : http://konvolbo.org

Suivez-nous sur Facebook