Ouagadougou le 27 février 2014

Frères et sœurs bien aimés,

« A vous tous grâces et paix de la part de Dieu notre Père et de notre Bien-aimé Seigneur Jésus Christ ! »

En cette soirée d’accueil solennel, c’est pour moi un devoir de saluer et de remercier de tout cœur cette auguste et "apocalyptique"  Assemblée en pleine liesse d’action de grâce ! ! !

En effet, le 12 janvier 2014, le Pape François a rendu publique la désignation de 19 Archevêques pour faire partie du Collège Cardinalice. Au nombre de ces nouveaux cardinaux nommés figurait le nom de votre serviteur, qui fut, lui-même, surpris de la nomination. Et j’ai aussi constaté avec surprise l’accueil enthousiaste de cette nouvelle par mes frères et sœurs Burkinabè : Autorités politiques membres du gouvernement, des Institutions et corps constitués de l’État, catholiques, protestants, musulmans, adeptes de la religion traditionnelle africaine… A tous et à toutes, merci pour ce beau témoignage de foi, de proximité et d’affection fraternelle !

Pourquoi Dieu a-t-il permis cet évènement ?

Si le Seigneur a permis l’avènement d’une telle nomination, c’est parce que Lui, le Premier, en connaît le sens et la valeur pour son Eglise et pour le Burkina Faso. Puisse cet évènement, à savoir, la création/investiture des cardinaux que nous avons vécue le 22 février 2014 et pour lequel nous continuons de chanter à Dieu notre action de grâce, contribuer à la gloire de son Nom, au bien de notre Église Famille de Dieu et du Burkina Faso.

Frères et Sœurs, vous m’avez vu m’incliner devant la tombe du Cardinal Paul ZOUNGRANA, après un temps d’adoration du Très Saint Sacrement de l’Eucharistie. C’est pour moi, un devoir de rendre un vibrant hommage à notre feu Cardinal Paul ZOUNGRANA. De 1965 à l’an 2000, il a été Cardinal de la Sainte Église Catholique Romaine. En 35 ans, il a tracé un sillon qui a favorisé une grande visibilité et un progrès notable de notre Église Famille de Dieu du Burkina Faso/Niger. Cela n’est certainement pas étranger à la nomination d’un deuxième Cardinal au Burkina Faso. Qu’il repose dans la paix du Seigneur et qu’il intercède auprès du Père céleste pour nous !
Qu’il me soit permis de remercier également chacun de vous pour la proximité, la solidarité, l’amitié et la prière.

En premier lieu, je voudrais saluer avec déférence Son Excellence Monseigneur Vito RALLO, Nonce Apostolique, représentant le Pape François au Burkina Faso et au Niger.

Excellence, nous vous savons gré de votre diligente sollicitude à l’endroit de l’Eglise Famille de Dieu au Burkina Faso et au Niger. En quelques six ans, votre service apostolique a donné à notre Eglise particulière deux (2) nouveaux diocèses, trois (3) transferts d’évêques, six (6) nouveaux évêques et un Cardinal !

Veuillez traduire au Souverain Pontife ainsi qu’au Cardinal Fernando FILONI, Préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, notre sincère gratitude et notre indéfectible communion et coopération missionnaire.

- En second lieu, je salue leurs Excellences les Archevêques et Évêques ainsi que les prêtres et tous les consacrés, les séminaristes et les catéchistes du Burkina/Niger.
Merci à tous pour la présence et la communion effective et affective à cet évènement de grande portée ecclésiale !

- A son Excellence Monsieur Luc Adolphe TIAO, Premier Ministre représentant le Chef de l’État Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORÉ, au Président de l’Assemblée Nationale, aux Présidents des Institutions Étatiques, aux membres du gouvernement et des corps constitués, à toutes les autorités administratives politiques, législatives, judiciaires, militaires et paramilitaires, nous exprimons notre reconnaissance pour la présence et la généreuse solidarité ainsi que la précieuse collaboration à tous en vue du Bien Commun.

Avec joie et espérance, je salue et remercie nos frères et sœurs des autres confessions religieuses : les musulmans, les protestants, les adeptes de la Religion Traditionnelle Africaine, sans oublier les chefs coutumiers… Votre présence ici, ce soir, est plus qu’éloquent, et traduit, j’en suis convaincu, notre désir commun de promouvoir le dialogue interreligieux et œcuménique en vue de construire un monde plus beau, une société burkinabè de réconciliation, de justice et de la paix.

Enfin, - the last, but not the least – je voudrais saluer avec affection et reconnaissance, nos chers fidèles laïcs et vous tous ici présents, hommes et femmes, jeunes et enfants, parents et amis… dans l’impossibilité de donner une chaleureuse poignée de main fraternelle à chacun, daigne le Seigneur, par Marie, agréer votre prière de ce jour, vous combler de grâces au-delà de vos attentes, et vous fortifier dans la foi, l’espérance et la charité !

A la délégation du gouvernement, conduite par le Ministre d’État Djibril BASSOLET et aux prêtres et fidèles laïcs qui ont consenti des efforts financiers considérables pour représenter le Burkina Faso aux cérémonies de création/investiture des nouveaux cardinaux à Rome, j’exprime ma sincère admiration et reconnaissance ! Une fois de plus, vous avez démontré qu’on ne donne pas parce qu’on a, mais parce qu’on aime. Dieu vous bénisse !

A l’instar du Fils de l’homme qui n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude (Mc10, 42-45), daigne le Bon Pasteur, par excellence, me permettre d’être toujours et partout parmi vous, un serviteur, un serviteur fidèle et disponible, « tout à tous » !

Et comme je vous confiais à la prise de possession, le 13 juin 2009 dans cette même Cathédrale, priez pour moi afin que je ne me dérobe jamais par peur ou par négligence pour jouer pleinement ma mission de Père, de Pasteur, de Serviteur et cela jusqu’au prix de ma vie ! Priez pour votre Cardinal afin qu’il puisse répondre pleinement à l’attente du Saint Père, en collaborant avec une « efficacité fraternelle et indéfectible » dans son service de l’Église universelle.

- Dans cette perspective, comme le Roi Salomon à son investiture, je ne demande rien d’autre au Seigneur, que la lumière de son Esprit, la sagesse, un cœur plein de bonté et charité, un esprit d’écoute attentive et de discernement, et par-dessus tout l’amour de Dieu, l’amour de l’Église, l’amour des hommes, mes frères et sœurs en humanité dans leurs diversités ethniques, culturelles, sociales ou religieux.

Priez donc instamment pour moi, et que par la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Jésus et notre Mère, le Seigneur vous exauce et vous comble au-delà de toutes attentes. Amen !

+Philippe Cardinal OUEDRAOGO
Archevêque métropolitain de Ouagadougou

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